SOIES ET S01ER1ES.
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gazes, serges, satins, damas, lampas, brocarts, Velours, peluches. Les dif-
f^rences sont grandes dans la reduction, l’emploi des matieres et le carac-
tere du dessin, et chaque genre presente des Varietes tres-tranch4es. On
connait, par exemple, une dizaine d’especes de satin uni : les unes sont
toutes de grege ruite; les autres ont la chaine en organsin et la trame en
poil ou en gr<$ge cuite; il y en a meme qui sont entierement en organsin,
ou dans lesquclles on a fait entrer la soie du ver de ebene.
Aucun pays ne possede plus de metiers ä tisser. Les metiers baltent
dans toutes les parties de cet immense empire, jusqu’aux frontieres du
Toung-king et du Thibet, jusque dans les deserts de la Mongolie. Le
plus grand nombre des metiers sont de construction fort simple et en
general mal entretenus.
Les etoffes les plus belles sont faites dans les provinces du nord. On
fabrique le mieux les velours et les peluches dans le Chen-si et le Se-
tchouen, les crepes a Hou-tcheou-fou dans le Tche-kiang, les etoffes bro-
chees ou fafonmies et les satins forts dans le Kiang-sou. Les ateliers de
Canton et des environs, nombreux, petits et pauvres, fournissent des
tissus legers; ceux de Hang-tcheou-fou, mieux tenus, sont reputes pour
les gros de Naples, les taffetas, les pongies, les satins et les gazes; Tchang-
tebeou-fou, dans le Fo-kien, vend, avec des popelines et des satins,
des velours faconnes, coup^s ou cisel^s. Des soieries unies ou bro-
chees du meilleur travail arrivent de villes, hier encore inconnues, de
la province de Ghan-toung On excelle a broder la soie a Ning-po, a
Canton, ä Tching-tou-fou, au Se-tchouen. Les femmes mongoles ne sont
pas moins expertes que les ouvriers du Kiang-sou et du Chen-si dans le
tissage a Fespoulin des plastrons fagonnes pour les dignitaires, dans la
trame desquels la soie est unie a l’or, a l’argent et m£me a des plumes
d’oiseaux.
La soie du ver du chene alimente, dans les provinces de Kouei-tcheou,
de Se-tchouen, de Chan-toung, de Ho-nan et de Yun-nan, une fabrica-
tion considerable d’etoffes unies dont la solidite est extreme.
La soie du ver de Failante est tissee dans le Chan-toung.
Nous n’avons pas voulu ne donner qu’une nomenclature stbrile. Nos
fabricants n’ont jamais vu la plupart de ces tissus, qui seraient pour eux
l’objet d’une etude utile : des velours et des satins, faits dans le Ho-nan
et le Se-tchouen, montreraient les effets du melange de la soie du ver du
chene avec la soie du ver du murier; des gazes unies ou damassees, des
popelines epaisses, des satins au broche fortement releve, ne sont pas
1 Tsing-tclicou-fou, Tsi-nan-fou et Tai-ngan-fon.