EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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moins curieux que ies crepes de soie du ver du diene et les velours cise-
les, tissAs, ceux-la dans le Se-tdiouen, ceux-ci dans le Chen-si. Plus
d’une de ces jolies serges gris-perle, failes a Si-ngan-fou et a Toung-
tdieou-fou ', avec la laine soyeuse qui abonde au Kan-sou, a de la soie
dans sa tissure, et plus d’un de ces tapis ä baute laine du Chen-si, recher-
ehes des mahometans chinois, est rehausse de soie et d’or.
La Cbine a cultive autrefois un art puissant qui dait rapproche de Part
des peuples mahometans. Le Systeme de la triangulation dcvint alors et
est reste un des traits du style ornamental chinois; mais l’arrangement sy-
metrique n’a jamais exclu, comme chez les autres Asiatiques, une grande
liberte dans la ddcoration. On connait, depuis le pillage du palais Youen-
ming-youen, les soieries destinees ä la cour de Pe-king, et l’on s’est fnit
une plus baute opinion de l’industrie cbinoise.
Le travail a toujours etd libre ä la Chine, et il y a eie longtemps ho-
nore. Ln ecrivain arabe du ix° siede, Abou Zeid, nous dit, dans la Chaine
des Chroniques, qu’en Cbine l’instruclion etait obligatoire et donnee gra-
tuitement aux pauvres, et quelle comprenait le dessin, que wtout le
monde, pauvre et riebe, petit et grand, devait apprendre. n L’empereur
Hoe'i-tsoung, qui a regne de 1101 a 1126, avait l’onde des ecoles de
peinture. Le gout public s’etait ressenti de cet enseignement, et, quand
on compare entre dies les rares etoffes anciennes sorties des rndiers chi
nois, grecs ou italiens, ce sont edles de la Chine qui presentent, pour ce
qui se rapporte ä 1’ornement, le plus d’originalite, le plus d’entente du
dessin et le coloris le plus harmonieux.
Nous avons cherebe quelle peut elre la valeur de la production. 11 n’est
pas improbable que la consommation de soie s’eleve a 5,5oo,ooo kilo—
grammes,et qu’on fabriquepour 3oo millions de francs environ de tissus
de toute sorte, avec au moins 350,000 metiers. Ces chiffres s’appliquent
ä la production totale; la fabrique d’etoffcs de soie des vers sauvages ou
des vers du ebene ou de l’ailante figure pour pres de la moitie.
JAPON.
Le Japon a certainement regu de la Cbine l’art du tissage de la soie,
comme il a recu d’elle l’industrie de la soie. II n’y a pas, en .cfTet, cbez les
Japonais, de procede que les Chinois n’aient connu, et, si les Japonais ont
eleve a ce sujet des pretentions assez bardies, c’est (juils ont suppose
qu’on etait en Europe profouddnent ignorant des cb.oses de l’extreme Asie.
Cela n’a toutefois qu’un interet secondaire.
Province de Clien-si.