— 184 — Passes Fun par dessus Fautre sans art; mais non pas sans soin, pour fixer solidement a la tete son fez et son puskul, sont arranges de maniere ä defier la plus forte tempete ou la taloche la mieux appliquee. II est evident que Fouvrier turc de Castainbol, probablement chaudronnier, peut frapper du matin au soir ä grands coups de mar- teau sur le cuivre, sans craindre que rien dans tout son costume ne le gene ou ne se derange. Les sept pieces de ce costume, dont quatre sont en exeallent feutre, eoütent ensemble 180 piastres (36 francs.) Fiyure PAYSAN DE ZA FPAN BOL. >t Celui " ci est moins neglige dans sa toilette que Fouvrier de Castambol. On voit qu il a de plus que lui quelques medjidies d’argent et quelques instants de loisir a sa disposition. C’est ce qu’on peut appeler trivialement un liomme cale; il est solide sur ses pieds,^ chausses de tcharyk elegamment decouverts et retiousses en pointes, pour laisser voir les mille et une fioritures de ses chaussettes en tapisserie de couleurs ecla- rantes. Ses dolak sont de ventables guetres, moitie Manches, moitie noires, enjolivees de passementeries. Il y a quelque cbose d’espagnol dans sa tournure. Son mintan court, taille en veste ; son chalwar taille en pantalon; tous deux en feutre noir passemente, brode, agremente, sur toutes les coutures, dornements blancs, bleus et rouges; le yelek de soie rouge qui se montre entre les bords du mintan et les petits brandebourgs qui tiennent lieu de »outons; ses deux cemtures, l'une de feutre blanc,portee sans doute a titre hygienique, 1 aUtre de SOie tunisienn e, rayee de jaune et de rouge, ä long effiles, passee par dessus la cemture blanche avec un evident desir de plaire aux yeux par le contraste; enfin. avec ces yemeni peints de tons violents, et entrecroises par bandes regulieres laissant des vides entre elles, son fez lui-meme, malgre Fabsence du puskul, ou peut-etre cause de cette absence; tout, dans Fensemble du costume du paysan de Zafranbol se rapproclie P lutöt ,lu «aractere leste et pimpant des costumes des paysans d’Espao-ne que de 1 ampleur et de la molle elegance asiatiques. On concoit, du reste, la necessite pour le paysan de Zafranbol, de sabstenir de tout vetement tramant, qui ne ferait que le gener, Fembarasser dans les operations diverses et mmutieuses de lacueillette des fleurs et mille autres semblables,qui forment Je ronds ordmaire de ses occupations.