SOIKS KT SOIERIHS. 177 l’amoindrissement successif de la qualite, les malfafons dans le filage, Ja n^gligence dans le choix. Qiioi de plus naturel que la consommation ait ecarte des soies dont le devidage etait de plus en plus difficile, des soies degenerees, melangees, avilies par des fraudes diverses? Ce n’etait pas au moment oii il accomplissait la grande revolution qui a ouvert la voie a la transformation de Tempire que le Gouvernement japonais pouvait rester impassible en face de ces desordres. Les premiers actes de son Intervention ont ete sages, mais il faut s’attendre que, a rai son de la condition des choses, les mesures prescrites ne soient pas tou- jours executees ou deviennent quelque jour inefficaces. Toutefois, l’Ex- position offrait au gouvernement du mikado l’occasion de rappeier a l’industrie europeenne ce qu’ont ete et ce que peuvent etre encore les soies japonaises; il l’a mise a profit, et, pour toutes les sortes, destypes avaient ete r&rnis qui presentaient les qualites primitives. Le commerce les voit reparaitre : on a constate, en effet, cbaque annee, depuis 1871, une amelioration notable de leur qualite. L’abandon qu’on a fait, pour un temps, de ces soies, et la depreciation qui s’en est suivie, auront ete le meilleur remede. On a apporte de nouveau a leur fdage les soins minu- tieux et traditionnels qu’on avait cru pouvoir ndgliger impunement. Le grainage trouvera sa limitation naturelle par la moindre demande de l’Europe. On a observ^, en effet, en Italic, depuis plusieurs annees, l’ac- croissement de la production des graines issues de vers tant de race indi— gene que de race japonaise, et par suite la diminution successive de l’im- portation des graines dtrangeres L On attache a prdsent d’autant moins de prix ä celles-ci, notamment a celles du Japon, que leur rendement s’abaisse chaque annee. Des filatures a l’europeenne sont.etablies au Japon, et deux Font ete par le Gouvernement : la principale, celle de Tomioka, avec trois cents bassines, est dirigee par un Eranjais, M. P. ßrunat; l’autre, celle d’Yeddo, a soixante-dix bassines. Une espece de ver a soie qui se nourrit de feuilles de ebene, le Bombyx Ya -ma-mai, est propre au Japon; eile fut decouverte, en 1/187, dans l’ile de Tatsi-Syo. L’education de ce ver est repandue dans les provinces de Sinchiou, de Mino, de Gochiou, de Tanba et de Tanga; la recolte de cetle soie tres-nerveuse ne doit pas depasser 12,000 kilogrammes. 1 Graines importees en Italie (commerce En 1871 7/1,115 special) : En 1872 75,731 En 1870 93,926 kilog. En 1873 3o,o5i