269 TULLES ET DENTELLES A LA MECANIQUE. diff^rence dans la production git seulenient dans le gcnie particulier de chaque nalion. Or cest cette difference dans la production, n^cessaire et m4me indispensable pour la prosperite de ces deux fabriques, c’est ce besoin de travailler cbacun selon ce menie gerne et son gout particulier. (|ur ont sans doute empeche nos fabricants franjais d’exposer en niasse a Vienne. Ils ont instinctivement redoute, probablement, le danger de mettre leurs plus beaux produits sous les yeux des concurrents anglais, dont Tha- bitude de copier le goüt frangais est connue de longue date. Quoi qu’il en soit, et comme on va le voir, les tulles et dentelles de Calais et de Saint-Pierre, et du centre lyonnais, etaient encore assez lar gement reprdsentes ä l’Exposition de Vienne pour permettre aux membres du Jury d’apprecier les nouveaux progres accomplis en France dans ces importantes fabriques depuis l’Exposition universelle de Paris en 1867. Nous citerons en premiere ligne la fabrique Herbelot, ä Calais, la plus ancienne du pays. Elle a expose une magnifique collection de blondes en soie blanche etnoire, qui imitent ä s’y tromper celles fabriquees a la main, et dont les prix sont moindres des trois quarts. Cette maison, l’une des plus importantes de Calais, a fonde sa manufacture en 1825; eile occupe un tres-grand nombre d’ouvriers. Le chef de la fabrique, M. Herbelot, est President du conseil des prud’hommes depuis quarante ans. Le Jury avait propose cet bonorable industriel pour le diplome d’honneur; mais les con- ditions tout ä fait exceptionnelles dans lesquelles il fallaitetre aupresde'Ja Commission autrichienne pour obtenir cette baute distinction nous a mis dans Timpossibilite de reussir. La medaille de progres lui a ^te decernee, et les rnembre du Jury esperent quele Gouvernement franfais rricompensera d une maniere plus eclatante le doyen de la fabrique de tulles de Calais. Vient ensuite la fabrique Robert-Maxton, a Saint-Pierre-les-Calais. Ce fabricant, Tun des plus anciens de Tindustrie tulliere, a toujours <ite ä la tete des progres. II nous a presente, ä \ ienne, les plus magnifiques imita- tions valenciennes dans toutes les largeurs. C’est la premiere fois que nous voyons une execution aussi parfaite. Ces imitations a la inecanique sont inconstestablement Tune des plus gloricuses productions de la fabrique de Saint-Pierre. Une meklaille de progres a ete accordee, a Tunamite, h ce fabricant. 1 industrie des dentelles mecaniques avec celle de la dentelle an fuseau. Cette derniere n’a aucim materiel, ni aucun grand centrede fa- bricalion. La dentelle ä la inain se fait un pou partout, sur des pefcils metiers ou carreaux et dans le domicile des ouvrieres elles-memes. (Voir les rapports remarquables de M. Felix Aubry sur les dentelles des differents pays.) L industrie des dentelles mecaniques, au con- Iraire, se fait par le Systeme Jacquard, sur des machines d’une grande pnissance, mues par la vapeur, valanl de if),ooo a 20,000 francs chacune, et dans des etablissements qui ne- cessitent des millions.