EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE. 470 grammes, en sont la preuve. Mais un grand corps a ses traditions, et il y est attache; aussi est-il d’ordinaire plus frappE des inconvenients que des avan- lages d’une Innovation. Cependant, s’il ne prete pas un concours devoue ä l’idee nouvelle, celle-ci demeure sans succes, parce qu’en matiere d’instruc- lion le resultat, bon ou mauvais, depend beaucoup plus desmaitres que des programmes. Enfin il est bien difficile de faire des experiences sur une sur- face aussi Etendue. Si l’innovation n’est pas bonne, quel danger n’y a-t-il pas a engager 100,000 jeunes gens a la fois dans une fausse direction? Il appartient beaucoup plus ä l’initiative privEe de tenter ä cet egard les voies nouvelles. Elle n’expErimente que sur un petit nombre d’Eleves, et eile experimente dans de meilleures conditions, parce que le novateur ap- plique lui-meme ses idees avec l’intelligence de sa propre methode et l’ar- deur persEvErante que donne la foi, et parce qu’il peut trouver quatre ou cinq professeurs capables d’entrer dans le meme esprit, plus facilement que l’Etat par un arrete ne transformera les habitudes et les convictions de tout le corps enseignant. Quelques Etablissements de ce genre ont EtE fondEs depuis quelques annEes : le collEge International, l’Ecole Monge, l’Ecole Alsacienne. Le collEge International, Etabli ä Saint-Germain et du principalement aux efforts de M. Renduse proposait de donner a la fois l’enseignement clas- sique etla connaissance des langues vivantes, en envoyant successivement ses Eleves passer plusieurs annEes dans des collEges de France, d’Alle- magne et d’Angleterre dont les programmes seraient exactement les meines et permettraient de passer de l’un a l’autre sans rompre la suite des etudes. L’Ecole Monge, en grande partie crEEe et aujourdhui dirigEe par M. Godart, se propose de donner l’enseignement classiquepar une mEthode rationnelle qu’elle regarde comme plus profitable a fintelligence que celle des lycEes. Faire d’abord une large part aux lefons de choses, de maniere ä Eveiller cbez les enfants l’esprit d’observation, et donner une forte instruc- tion primaire, en y comprenant les langues vivantes et les elEments des Sciences naturelles, Eviter les abstractions, s’adresser surtout aux sens, ap- prendre aux Eleves ä observer les faits, et du fait a s’Elever peu a peu jusqu’a la cause; ensuite aborder le latin et le grec, faire lire aux jeunes gens des auteurs latins sans les attarder longuement sur les regles de la grammaire, s’appliquer a tourner cette lecture au profit de l’bistoire ou de la littErature ancienne, et conduire parallelement l’Etude dEveloppEe des Sciences avec l’Etude des lettres : tel est 1c plan. DEja l’Ecole Monge, qui ne dato guere que de l’nnnee 1871, a obtenu des rEsultats qui deposenl en faveur de la 1 Voir le rapporl fnil par M. Rendu an GouiilE de PensMgnvini'iil iuteriiatiuual «n 186a.