ENSEICiNEMENT SUPER1EUR. 64 r lettres. favorables a l’abandon de la prononciation dite erasmienne, eile proposa dans ce but au ministre la nornination d’un professeur hellene a l’ecole normale. Comme le dit excellemment M. d’Eichthal dans son travail sur l’usage pratique de la langue grecque, la ressemblance des deux prononciations nationale et classique permettrait de donner a l’elocution grecque dans le monde entier, ce dont eile a tant besoin aujourd’hui, l’unite; quittant ainsi le rang des langues mortes pour entrer dans le domaine des langues vivantes, eile deviendrait un lien entre le peuple grec et les hellenistes etrangers, a quelque nation qu’ils appartinssent, un lien entre les hellenistes eux-mdnes; par la seulement pourraitse realiser ce reve, qu’aux premi&res lueurs de la renaissance hellenique Voltaire lui-meme avait entrevu: le grec devenant une langue internationale universelle. Malheureusement, aucune mesure n’a encore ete prise, rien meine n’annonce qu’aucune doive l’etre bientot, pour arriver au but propos^; on reculo devant les rdpu- gnances a vaincre et devant les obstacles a surmonter. Par les deux prix de 1,000 francs c[u’elle decerne chaque annee, Tun eil son nom personnel, l’autre au nom de son donateur, M. Zograpbos, 1’Association a successivement distingue une longue suite d’ouvrages qui depuis ont acquis droit de eite dans le monde hellenique. II sulfira de citer l’edition de Sophocle de M. Tournier, la traduction d’Euripide de M. E. Weil, l’edition de i’Illiade de M. Pierron, 1’Histoire nationale de la Grece, parM. Paparigapoulos, la traduction desHarmoniques d’Arisloxene, par M. Ruelle, les travaux de M. Sathas et de M. Kossma Aoudis, la tra duction en grec, par M. Valettas, de YHistoire de la lilterature grecque de üonaldson, la traduction de Strabon par M. Amedde Tardieu etc. Dans les travaux lus a l’Association et publies dans le Bulletin, on peut remarquer qu’une large part est faite a la Gr&ce dumoyen äge et des temps modernes. Nous avions, en effet, beaucoup ä apprendre sur ce sujet, et c’est l’honneur de l’Association d’avoir indique la voie et dirig4 les recher- ches dans ce sens. On lira avec plaisir l’interessante notice de M. le marquis de Queux Saint-Hilaire sur les Kvpaaualixd ou corrections de la langue romaique, couiedie litteraire de Rizos Neroulos (poete dramatique distingue de ce siede, mort en i85o), publiee en 1812. C’est une sorte de factum en faveur de la langue nationale, dirige contre les exagerations du Systeme de Cora'i, qui rappelle par certains cotes ces Preciemes ridieules ou Moliere raillait le langage de l’liotel de Rambouillet. On remarquera l’etude de M. Ubicini sur la chronique du regne de Mahomet II, par Aristobule d’lmbros, qui vivait dans le milieu du xv° siede, celle de M. Chassang