L’ARCHITECTURE DU PALAIS 3o Nous avons precedemment parle du Systeme qu’avait propose M. Scott Russell pour Ferection de la charpente de la rotonde; nous allons maintenant ddcrire la methode employee par M. Ifarkort, l’entrepreneur des travaux, methode donl nous avons deja donne une idee, ct qui fait partie de l’historique de l’Exposition. Voyons d’abord la disposition des chemins de fer. On a premierement etabli nne ligne circulaire longeant la face Interieure des fondations, puis une seconde allant du centre ä la circonference, et rejoignant l’embranchement construit dans le parc pour le transport des materiaux, et des colis. Les points d’intersection de cette voie avec les deux autres ont ete munis de plaques tournantes pour y tourner les Wagons. La voie circulaire a servi ä amener les colonnes et les materiaux des nrurs, la voie etablie suivant le rayon ä transporter au centre les differentes pieces des deux lanternes, de leurs toits et de leurs plates-formes. Aussföt Farrivee des wagons, on en dechargeait le contenu sur le cote de la voie. Les materiaux, des qu’on en avait besoin, etaient de nouveau charges sur des trucs spdciaux, et transportes ä l’en- droit voulu. Une grue roulante montee sur un wagon en fer en facilitait le char gement et le dechargement. On inventa egalement un treuil au-dessus de la voie ferrce ä Fembranchement des diverses voies de Service, au-dessous duquel pouvaient passer les wagons et qui servait a operer le transbordement des materiaux sur les trucs. Ces trucs etaient tres-robustes et construits de facon ä pouvoir passer aisement sur de petitcs courbes. Commengons maintenant par le montage des grandes colonnes. On monta d’abord un echafaudage circulaire aulour des piles de fondations en be'ton, On eleva der bere chaque colonne quatre forts montanls en bois dont les tetes furent reliees par des poutres carrees. Comme ces montants verticaux avaient ä supporter Fappareil ä vis, et le poids des pieces ä lever, on les fit necessairement tres-robustes. Pour les empdcher de se renverser, on leur appliqua des poteaux de soutenement solidement fixes. On eleva de jilus, entre ces poteaux, de potits echafaudages destines ä supporter la plate-forme sur laquelle travaillaient les ouvriers. Les pieces de bois carrees“qui reliaient les tetes des montants formaient la base de forts Colliers en fonte servant d’ecrous aux vis employees au montage des colonnes. Chaque vis etant manoeuvree par un long levier nruni d’un röchet pouvant agir on avant et en arriere. A l’ex- tremite inferieure de la vis se trouvait attachee une chaine constante comme cclle d’un pont suspendu en longues mailles de fer; il y avait trois de ces mailles a chaque chaine. Les jonctions etaient disposees de facon que les maillons puissent aise'ment se detacher Fun de l’autre. II y avait deux vis et deux chaines ä chaque colonne, et les deux mailles les plus basses etaient attachees a Fun des bouts de lovier, dont la cheville centrale ou le point d’appui portait sur un support en fer relie a la face exterieure de la colonne. Les plaques de fondation des colonnes furent d’abord mises en place; pour les avoir toutes de meme niveau, on les monta chacune sur quatre petites cales et on etablit le nivellement au moyen du theodolite, en diminuant ou en relevant les cales. On remplit alors Fespace reste vide entre la plaque et le bloc de beton par du mortier; le ciment une fois pris, la plaque etait prete ä recevoir la supers- tructure. Les colonnes arrivurent en cinq Segments. Les chapiteaux furent los Pre miers a placcr; amenes sur les trucs, on les fit descendre ä Faplomb des piles de fondations ä Faidc d’un plan incline en charpente sur lequel on les poussa avec un