L’ARCHITEGTURE DU PALAIS, 37 ä la fin de l’operation chaque paire de vis et de chaine manifestait uno tendance a s’enrouler, car les Colliers en fonte dans lesquels elles tournaient ne pouvaient pasßtre fixes asscz solidement pourlcs tenir assez rigides, il fallait en consequence, les ajuster constamment. Enfln aprös avoir surmonte toutes les difficultes, les colonnes et la grande couronno furent mises en places. C’est alors qu’on s’apercut que les colonnes n’etaient plus droites, et qu’il fallait les redresser au moyen de verins, en exereant une pression d’un cöte et de l’autre; on perdit ainsi beaucoup de temps, mais onn'eut heureusement d’autre resultat ä regretter que le deplace- ment des colonnes de quelques centimetres de leur position normale. Pendant ce temps on construisait au centre de l’edifice un immense echafaudage destine au rnontage de la plate-forme de la grande lanterne, du segment superieur du cöne et de sa couronne et des parties extremes des poutres radiales. II ne sepre- senta pas de difficultes dans cette partie de l’ouvrage, chaque piece se monta ä l’aide d’une petite grue ä vapeur placee en bas, au pied de l’echafaudage. L’operation suivante consiste dans le montage tout d’une piece des longues poutres radiales, correspondantes ä l’espace compris entre 1’anneau interieur dela cou ronne exterieure et l’cxtremite des parties superieures dejä posees. Ce travail s’accomplit au moyen de grues et de treuils mus a la main. Les poutres furent d’abord amenees par Segments sur le sol, puis assemblees et rivees. Une forte plaque de fer fut rivee de chaque bout ä la semelle superieure pour les maintonir verticales. On perca des trous dans chacuno de ces plaques pour y engagor les crochets de levage, dont deux munis de palans lurent places a chaque extremite, precaution qui fut adoptee afm de prevenir les resultats de la rupture d’un des moufles, accident qui, s’il fut survenu, aurait pu entrainer la destruction de la poutre toute entiere. La disposition employee pour nionter les petites poutres consistait simplement en deux fortes pieces de bois rcliant horizon- talement la tote des deux montants de l’echafaudage central place exactemont au- dessus de la fonction que devait occuper les poutres en question. A ces pieces de bois etaient attachees des poulies fixes, sur lesquels passaient les cordes enroulees sur les treuils places ä terre, et au nornbre de deux <i chaque extremite de la pou'.re en fer. Les cordes enroulees sur le tambour du plus grand des deux treuils se deroulaient sur le tambour du plus petit; le plus grand tambour navait ainsi que deux ou trois tours de corde a faire, et pouvait exercer completement son action ä l’extremite de l’appareil. Les grues servant au montage des fortes poutres etaient toutes differentes de celles que nous venons de decrire. Elles consistaienl chacune en deux bätis en charpente en forme de trapeze places sur les senielles superieures de l’annea.u de couronne- rnent. Ces deux bätis etaient places a peu de distance l’un de l’autre et fortement relies. Le cöte superieur plus long avancait de maniere ä pouvoir suspendre les colonnes ä l’un des bouts, tandis qu’ä l’autre se trouvaient les poulies fixes, et qu’ä l’exterieur pendaient deux cordes dont les bouts inferieurs s’arretaient au pied des colonnes. L’emploi de cos etais avait pour but d’empecher les bätis de tomber vers l’interieur sous le jioids de la poutre. Les treuils e'aient disposes suivant le rayon du bätiment derrierc chaque colonne, deux etaient munis de palans. Le rote le plus petit du trapeze, cclui qui reposait sur 1’anneau de couronnement, etait pourvu ä sa partie superieure de deux crochets avant pour fonction d’empöchcr le bäti d’entraincr les anneaux.