86 4« TRIMESTRE 1869. CHRONIQUE Etüde sur l’Industrie de l’Empire Chinois. L’industrie des Chinois etait arrivee au degre de developpement qu’on lui connait aujourd’hui des le xvi e siede, c’est-a-dire al’epoque oü les Portugais obtinrent la permission de se livrer au commerce a Macao. La perfection ad- mirable avec laquelle les Chinois exercent certaines industries, Panciennete de leurs procedes dont l’origine se perd dans la nuit des temps, le peu de documents qu’on possede sur l’etat des Sciences industrielles du Celeste Empire, tont cela donne a l’ouvrage de MM. Stanislas Julien et Paul Champion un interet tout particulier 1 . Les auteurs reunissent toutes les conditions pour une oeuvre semblable, M. Stanislas Julien, de l’Institut, est une de ces indiyi- dualites marquantes, c’est lui qui s’ est Charge dela traduction du texte chinois. M. Champion est un aucien delegue de la Societe d’acclimatation en Chine et au Japon, il est professeur de chimie a PAssociation polytechnique de Paris et chimiste-preparateur attache au Conservatoire des arts et metiers et au laboratoire de l’Ecole centrale des arts et manufactures. Le livre de MM. Julien et Champion est un resume de l’encyclopedie ma- nufacturfere de la Chine. On y traite des combustibles : houille, charbon de bois, lignite, tourbe et huile de petrole. On connait en Chine l’huile de petrole depuis des siecles et on s’en sert au chauffage et ä Peclairage ; on y connait Paction corrosive et dissolvante du petrole et les Chinois recommaudent de transporter ce liquide dans des vases de vcrre ou de porcelaine. Le chlorure de sodium qu’on extrait de la mer, des eiangs, des puits, de la terrc, des sels de rivages et enfin a l’etat de sei gemme ; la chaux, le soufre, le talc, le salpetre, la poudre a canon, le verre, les emaux, les couleurs mine rales, l’industrie des aluns, la metallurgie, les alliages, la fabrication des gongs ou tams-tams, la teinture, la fabrication du vert de Chine, la preparation de la gelatine, les vernis, les laques, les liuiles, etc., tout cela est passe en revue avec une grande precision. Les auteurs ont traite avec plus de soin certaines industries ; nous citerons la fabrication des bougies qui jouent un si grand röle dans toutes les ceremo- nies de Pextreme Orient, la fabrication de l’encre de Chine, celle du papier et l’industrie de la soie. L’encre de Chine est encore le monopole des Chinois, les produits euro- peens n’ont pas rivalise avec eux jusqu’ici. Ce n’est cependant pas une In dustrie des plus anciennes de PEmpire du Milieu ; eile date a peine du v e siede ; c’est deja un äge respectable, mais en Chine c’est presque. mo derne. M. Stanislas Julien publie differents textes et M. Champion y ajoute ses observations personnelles. La fabrication du papier remonte aux premieres annees de notre ere ; eile a subi diverses transformations ct presente un haut degre de perfection. Elle se rapproche beaucoup de notre fabrication du papier alacuye. Le blanchiment de la päte s’y fait a l’aide de divers procedes; den est un qui pro- bablement n’est autre qu’un blanchiment au chlore. Les Chinois font un grand usage du papier, outreles applications ordinaires de ce produit, ils Putilisent pour les carreaux des fenetres, pour confectionner des parapluies et des parasols, pour allumer le feu, rcmplacer les allumettes, et pour une foule d’autres usages. La serviette etle mouchoir de papier sontutilises dans toute ' Les Industries anciennes et modernes de l’Empire chinois, par MM. Stanislas Julien et Paul Champion. Paris 1869, imprimerie Claye, 1 volume in-8°. 6 fr. 50,