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EXPOSITION UNIVERSELLE DE V IENNE.
laboure et participe ä l’execution de lous les ouvrages de l’exploitation;
son poulain vient altdnuer le prix de ce concours; il est souvent une
source de profits importants; mais, en tout cas, il est peu de juments de
ferme qui restent sans rien faire. L’elfectif des chevaux agricoles est donc
subordonne, danslespays de culture intensive, a la somme du travuil exige
par les besoins de l’exploitation. Comme la surface des terres arables de-
puis 1866 s’est accrue de 208,000 liectares seulement, il s’ensuit que le
besoin de travail n’a pas augment4 dans une tres-grande proportion; la
statistique de 1878 indique que l’effectif des chevaux agricoles s’est accru,
en Angleterre, de 18,000 tetes. Ce chiffre correspond a un cheval pour
11 liectares livres a la culture. Le nombre actuel des chevaux de tra
vail dans le Royaume-Uni est de 1,818,000 animaux, ce qui fait un alte—
läge de deux chevaux pour 20 liectares exploitfe (terres etpres).
Les cultivateurs anglais eniploient relativenient autant de chevaux que
nous pour leurs fermes, mais c’est lä une egalite apparente, car dans une
bonne moilie de la France 011 ne cultive qu’avec des boeufs; d’oii il suit
qu’en realite notre agriculture, a surface egale, possede plus d’animaux de
travail; eile en a 1 pour moins de q hectares. Le Royaume-Uni a encore
proportionnellement moins d’animaux de trait que les Etats-Unis, quoique
la culture intensive exige une somme de travail bien plus considerable que
le Systeme extensif. Ces chiffres sont une preuve de la superioritfi de la
ferme anglaise au point de vue de l’organisation du travail et des Services.
Pour l’agrieulteur du Royaume-Uni, le cheval est un moteur qui do
pen se continuellement, qui coute beaucoup ä entretenir, et qui, arrive a
l’äge adulte, va toujours en se d^teriorant; or son interet, de meme que
celui de l’industriel, est de depenser le moins de force possible, ou mieux
de tirer le maximuni d’cffet utile de ses moteurs, de facon a grever le
moins ses frais de production. Pour cela il doit faire avec le minimuni
d’animaux de trait les travaux qu’exige son exploitation, puisqu’en avoir
plus ce serait irniter l’industriel qui, pouvant faire face ;i lous les besoins
de son usine avec une machine de 5o chevaux-vapeur, en aurait une
de 60. De meine encore le cultivateur anglais a recherchfi la machine
animale la mieux organis^e pour produire la force a bon marcbe, comme
l’industriel cherche la locomobile qui, pour fournir le travail dun cheval,
consomme le moins de charhon: de la le perfectionnement du cheval de la
culture auquel se sont attaches les eleveurs anglais; dela encore l’ameliora-
lion de tout l’oulillage de ferme, de facon ä reduire la resistance et le frot-
tement, l’introduction de la vapeur pour les defoncements et le battage,
la propagation des bonnes charrues et la multiplication des bisocs dans
les fermes. Tons ces eHorts reunis ont permis ä l’agriculteur anglais de