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Figure 3: paysanne des enyieons de tirhala.
On yoit que les paysannes de la Thessalie, sans pourtant se refuser rien de ce qui
constitue le comfort, sacrifient volontiere au luxe de la parure.
A commencer par leur kellepouch (coiffure), inclinant sur le front et devant les
sourcils, qu’il cache ä moitie, sa garniture resonnante de piecettes; faisant courir
autour du visage et pendre sur la poitrine une profusion de chainettes d’argent, et
laissant retomber sur le dos et sur les epaules de lourds pans d etoffes a franges baiiolees,
ä continuer par le toha complique qui couvre leurs seins d une vaste armure, ou plus
d’un numismate trouverait ä glaner quelque objet precieux pour sa collection; jusqu’ä
la ceinture d’argent dont les immenses et pesantes boucles rattachent ä leurs flancs
Yeteklik (tablier) de tapisserie brodee, tout denote de leur part un goüt prononce pour
l’orfevrerie.
Du reste, ä part cet etalage metallique, la loi somptuaire n’aurait rien ä retrancher
de leur costume, reduit, en tant qu’babillement, au necessaire le plus strict.
En effet, il n’est compose, en outre de ce qu’on vient de dire, que d’une chemise
de laine mi-partie de blanc et de rouge, fabriquee de leurs propres mains sur le me-
tier ä tapisserie, et toute flamboyante de dessins bizarres, toute chamarree de houppes
et d’effilocliages.
L’economie domestique bien entendue peut donc ä la rigueur leur donner son
approbation, car eiles sont aussi simplement que possible et ä la fois chaudement
habillees, et d’ailleurs tout leur costume: piastres, orfevrerie, habits et souliers, ne re-,
vient pas ä plus de 350 francs. II reste bien entendu que les trois quarts au moins de
cette somme representent la valeur intrinseque de la monnaie etalee sur dies.