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Figure 2: dame jttive de selanik.
La coiffure des dames juives de Salonique consiste en un reseau de perles pose
sur un avlou (serviette en coton pelucheux) qui retombe par derriere, et qui est main-
tenu par un mouchoir de eouleur qui passe sous le cou, de maniere ä cacher entiere-
inent les cheveux, que toute juive mariee ne doit pas laisser voir.
Un collier de perles orne leur cou, et deroule ses files opalines sur une chemise
d’un tissu leger, que 1’ouverture largement echancree d’un fistan (robe) de soie brocbee
de bouquets de fleurs laisse complaisamment ä decouvert dans toute l’etendue de la
poitrine. Sous 1 & fistan est un entari long qui traine par derriere. Un djubbe de drap
tin garni de belles fourrures et double de soie recouvre le tout. Pour chaussure, eiles
ont des bottines ä la mode europeenne.
Figure 3: femme Bulgare de perlepe.
A Perlepe, canton de la Macedoine situe ä l’intersection de quatre ä cinq routes
principales, se tient chaque ete un panayir (foire) considerable.
Sur ce marche viennent affluer an nn ei lern ent les marchandises manufacturees et
les productions naturelles du pays et de l’etranger. La grande majorite des articles
d’importation etrangere appartient ä l’Autriche; viennent ensuite TAngleterre, la
France, la Belgique, et enfin la Prusse.
D’importantes colonies bulgares, restes du royaume ou empire de Bulgarie qui
vers l’an 1010 de l’ere Chretienne, epoque oü l’empereur Basile II le detruisit, s’eten-
dait sur la Macedoine, l’Albanie et la Serbie, se rencontrent encore, tant dans la ville
meine de Perlepe qu’aux environs.
Autrefois guerriers feroces, aujourd’hui les Bulgares sont pour la plupart des agri-
culteurs laborieux, doux, soumis, obeissants. Leur caractere est essentiellement paci-
fique, et ils se font remarquer entre tous les sujets cliretiens de l’Empire Ottoman
par leur intelligence. Leur langue est un dialecte Slave, auquel le petit nombre de
bulgares qui ont adopte la religion de l’Islam ont mele quelques mots tatares.