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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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Par un juste retour des choses d’iei-bas, le bourgeois de Bosna-Serai est puni par 
oü d a peclie, par la bourse. II a consenti, en vue d’ecraser de son faste ses obscurs 
eoncitoyens, a payer eher pour etre beau. liest tres beau, c’est vrai; meine il est 
tiop bcau. Mais le faux eclat qu’il repand autour de lui s’obscurcira bientöt. Un jour 
viendra, et ce jour n’est pas bin, oü le pourpre buche, le bleu tranchant, l’ecarlate 
aigre de ses habits dont le disparate est a grand’ peine sauve, du moins en partie, par 
le bon gout et la magmficence reelle des broderies qui les recouvrent; un jour vien- 
dia oütoute cette splendeur tapageuse s’eteindra: quelques baisers mordants du 
soleil, qui n’aime pas qu’on le nargue, y suffiront. 
. Alors m ® me > d uoi q ue uniformement, piteusement atteints de ces pales couleurs 
qui senA]ent une sorte de lepre particuliere aux vieilles loques, ces habits nagueres si 
flamboyants n’en deviendront pas plus harmonieux. Les discordances fades sont peut- 
etre en effet encore plus blessantes pour les yeux que les discordances violentes. Elles 
ressortiront d’ailleurs d’autant plus que, reproche eternel, l’or et la soie des broderies, 
sortis des fabriques de Constantinople, seront restes solides a leur poste, toujours aussi 
frais que s’ils sortaient des mains de l’ouvriere. 
Le costume leger, paye 1221 piastes, soit 244 francs 20 Centimes (au lieu de 73 
francs 80 Centimes que coüte a fhabitant de Mostar un costume en etoffe chaude et 
forte) n aura plus d autre valeur que celle de ces broderies, devenues tout d’un coup, 
d accessoiies qu elles etaient dans le principe, le principal. 
Mais aussi, que ces broderies sont gracieusement agencees, et comme elles font 
bien ressortir par 1 elegance qui leur est propre, celle de ces deux yelek pourpres super- 
poses, car il le faut bien, l’etoffe en est si mince! Assurement, la coupe magistrale de 
ce djamadan de drap bleu a broderies de soie noire, ä creves ecarlates, qui se croise sur 
la poitrme deja couverte de deux yelek et qui pourtant n’est pas de trop, meritait d’etre 
honoree d’une matiere plus durable, qui l’eüt fait admirer plus longtemps. Ce mintan 
autour duquel court un filet d’or, encadrant de fines arabesques de soie, doit etre sen 
sible a la sanglante ironie que lui decoche l’usage en le gratifiant du nom de kyssa aha. 
Si le bourgeois qui le porte n’avait pas trois vetements de plus, il en frissonnerait 
sans doute. 
Voici un tchachkir collant sur les jambes et formant de vastes plis sur les cuisses ; 
il est orne, comme le reste du costume, de broderies de soie noire; des jarretieres pour 
pres en passementerie, ouvrage local, laissent tomber leurs banges soyeuses sur les 
deux mollets. Une ceinture de laine rouge s’enroule autour des hanches; des mouchoirs 
de parade, brodes d’or et de soies de couleurs diverses, y pendent en compagnie d’une 
jolie bourse a tabac en application de drap rouge et noir. 
La coiffure est un fez en toure d’un saryk blanc, et la chaussure se compose de 
niest j armes et de paboudj rouges. 
A , Tout cet ensem ^le est d’une forme originale et pittoresque, malheureusement 
gatee par des couleurs criardes; la taute en est, on l’a deja dit plusieurs fois, a la vanite 
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