LES COSTUMES POPÜLAIRES
DE 3L..A. TURQUIE
En 1873.
VILAYET DE KEID (CEETEj.
A peu pres ä egale distance de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, Ule de Crete
etait consideree comme le point central de l’ancien monde. C’etait la, au pied du
berceau de Zevs aux noirs sourcils, le grand dien de l’epoque hellenique, que venaient
se rencontrer et se confondre les colonies orientales et occidentales, pheniciennes, li-
byennes et liellenes, et que le melange des races s’operait.
C’etait de lä que, sous le regne de Minos, fils du dieu supreme et de la deesse
Europa, nom significatif, des colonies cretoises partaient a leur tour pour se repandre
dans toutes les iles de la Mediterranee, peupler les cötes asiatiques et europeennes et
fonder jusqu’en Italie et en Sicile des republiques et des royaumes, centres nombrenx
d’une civilisation deja avancee.
L’ile de Crete s’etend sur une longeur d’environ 140 kilometres; mais sa plus
grande largeur, entre le Capo Sassoso et la Punta Metala, n’est que d’environ 40 kilo
metres. On ne compte que 16 kilometres entre rembouchiire du flcuve Armiro et
celle du Megla Potamo. Du cöte du cap San Juane, Ule se retrecit encore, et n’a
plus qu’environ 10 kilometres de largeur; c’est l’endroit oü les deux cötes sont le plus
rapprochees.
Trois montagnes principales et bien distinctes se detachent en saillie sur la lon-
gue chainc qui court d’un rivage ä l’autre, dans la direction de Test ä l’ouest: l’Ida,
au centre; le Dicte, al’est; et les monts blancs (Levcaori) ä l’ouest. Aujourd’hui,
ces monts celebres dans l’antiquite sont nommes Psiloriti, Lassiti et Asprovouna ou
monts Sphakiotes.
Cette chaine partage naturellement la Crete en deux grands versants, Tun au