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Figure 3: dame musulmane de hania.
On remarque, dans le costume des dames mnsulmanes de Hania, une Sorte de
compromis, qui n’est pas sans grace, entre la mode turque et la mode grecque. Ce com-
promis, dicte par les convenances, puisque la majorite de la population cretoise appar-
tient au rite orthodoxe, enleve au costume de son ampleur, de sa majeste, et lui donne
en echange une desinvolture plus legere. Les manches de Yentari, au lieu de s’elargir vers
leurs extremites, de s’y evaser et de pendre en laissant les bras ä decouvert, se ferment
au contraire sur lös poignets. Des boutons noirs attachent le corsage, orne de garnitu-
res en oya. Les usages traditionnels sont respectes en ce qui concerne la traine, au bas
de laquelle la soie quadrillee, etoffe du costume entier, est enjolivee d’une large bor-
dure en broderie d’or. Les paboudj sont en tissu d’or et de soie, et le yemeni roule au-
tour de la tete est borde (Yoya. Les seuls bijoux de ce costume sont des boucles d’oreillc
en forme de pendeloques.
PLANCHE II.
Figure 1: yillageoise cheetienxe de hanoia.
Ainsi que la plupart des paysannes cretoises,les femmes de Hanoia portent le fez, de
forme un peu plus elargie par en haut que sur les bords, et garni d’un puskul de soie
commune, assez souvent ebouriffe. II est d’usage, ä ce qu’il parait, en Crete, de laisser en
guise d’ornement, a la partie superieure du puskul, le morceau de papier blanc decoupe
ajour, que certains marchands y attachent ou y collent ahn d’y inscrire le prix de
cette coiffure.
Deux pieces de ce costume sont particuliercment curieuses. L’une est le tablier
(prostela) blanc avec sa large bande de broderie rouge, noire, bleue et jaune, ä rosaces
encadrees d’ornements droits et surmontees de palmettes. La seconde est le colto ou