(Test au moyen d’incisions en croix faites ä lecorce de l’arbre et par lesquelles il
coule, que Ton recolte le mastic. Les dames grecques, armeniennes et meine turques
en font une grande consommation en nature; eiles le machent pour donner a leur
haieine une odeur aromatique. Leurs maris le consomment d’une autre maniere, sous
forme d’une sorte de liqueur aperitive qui peut tenir une place honorable entre l’ab-
sinthe et l’anisette, sans avoir les inconvenients graves de la premiere.
La culture du mastic occupe tous les habitants de la partie sud-ouest de l’ile de
Chio; eile leur procure une honnete aisance. On pretend qu’autrefois ils lui ont du,
entre autres Privileges, ceux d’avoir des cloches dans leurs eglises, de payer des taxes
reduites, et de porter le turban, quoique chretiens.
Aujourd’hui que les distinctions de costumes n’ont plus rien d’impose, que les
taxes sont egales pour tous les habitants de l’Empire Ottoman, et que les cloches son-
nent ä toute volee au cceur de la capitale de l’Islam, il est difficile de savoir au juste
ce que ces assertions ont pü avoir de fonde a une autre epoque, qui n’a point laisse de
traces dans les memoires orientales.
Quoiqu’il en soit, les Chretiens Chiotes portent, actuellement encore, un turban
assez volumineux. Leur habillement blanc, compose d’une chemise a larges manches
brodees et d’un calecon non moins large, est parfaitement approprie aux exigences
d’un climat chaud, et leur epaisse ceinture les preserve des surprises de.sagreables de
la ffaicheur du soir. Leur chaussure consiste en bas de laine tricotes et en forts sou-
liers, excellents pour la marche dans les contrees pierreuses, oü croissent les lentisques.
Tout le costume d’un Chiote revient a 250 piastres, soit environ 50 ffancs.
Figure 3: chketiex de lemnos.
Lemnos est la plus considerable des des situees au fond de la mer Egee, non
loin des cotes de la Thrace. On lui donne environ 60 kilometres de longueur d’orient
en occident, sur une largeur de 20 a 24 du nord au sud. Au coucher du soleil, d’apres
le temoignage de plusieurs auteurs anciens tels que Pline et Strabon, corrobore par
celui des voyageurs modernes, le mont Athos, quoiqu’il en soit fort eloigne et sur
le continent, couvre de son ombre differents points de la partie occidentalc de cette ile.
liest difficile de parier des production s de Lemnos sans dire un mot delafa-
meuse terre sigillee, si vantee dans l’antiquite comme une sorte de remede a tous les-
maux, depuis les fluxions, les maladies des yeux, l’hemoptysie et les affections de la rate
et des reins, jusqu’aux empoisonnements et a la morsure des serpents.