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obliges de ce petit commerce, est tres simple. Pour coiffure, ils ont le fez entoure du
yemeni (mouchoir peint) ; ils sont vetus d’un entari long en soie ou en fil; d un
djubbe de drap; et leur chaussure se compose de forts koundoura (souliers noirs.) Le
tout, linge compris, coüte environ 600 piastres (120 francs.)
Figure 2: juiye de rhodes.
Les femmes Israelites de Rhodes ne sont pas moins simples dans leurs habits que
leur epoux. On doit meme faire remarquer que le phenomene deja signale a propos de
la femme yuruk se presente egalement ici: l’habillement de la femme coüte moins
eher que celui du mari; complet, il ne depasse pas la somme de 440 piastres (88 fr.)
II est vrai que le mari, devant se presenter journellement chez des negociants
etrangers, des capitaines de navire et autres personnes qui ne le connaissent pas et a
qui il faut qu’il inspire de la confiance, est consequemment oblige de representer. Une
tenue cossue est de rigueur. Dans ce cas, le prix du costume est une mise de fonds
commerciale.
La femme, au contraire, ne quittant pour ainsi dire pas la maison, n’a aucun
besoin de briller; il suffit que son accoutrement soit confortable. Or, il Test: un bon
entari de fil; un chalwar en etoffe ä la franka, prime gratuite Offerte a son mari par
quelque capitaine anglais, reconnaissant de ses bons Offices; un excellent djubbe de
soie ou de drap fin, couvrant le tout en laissant depasser les manches tailladees de
Ventari; pour coiffure, un takke (bonnet de coton) dissimule par deux mouchoirs
yemeni destines a cacher les cheveux que toute bonne dame juive ne doit plus mon-
trer a personne a partir du jour de son mariage; des 'paboudj noirs, larges et commo-
des, pour chaussure; tel est l’ensemble de cette modeste parure, que toute mere de
famille approuvera.