1 aise ; le salta qui ne gene pas les entournures; le yeleJc, certainement plus eommode
que le gilet qui lui a succede en lui empruntant, du reste, son nom; les solides yerneni
rouges oujaunes, le kulah et le saryk, ennemis morteis du coryza ; tout cet ensemble
d’une toilette simple, noble, aisee, est sans contredit plus hygienique que le vetement
etrique, disgracieux, ridicule, des modernes europeanisants.
De plus, l’ancien costume complet revient a 100 francs environ, tandis que le
costume moderne, confectionne aussi economiquement que possible par les tailleurs
et cordonniers indigenes, coüte au moins 250 francs. Le maximum, pour les gens qui
suivent la mode, egale les prix de Paris.
Cela dit pour l’acquit de notre conscience, nous n’avons pas le moindre espoir que
les interesses y attachent quelque consideration ; car la mode, avec son armee de tail
leurs, de couturieres, de modistes, de bottiers, d'artistes capillaires et autres qui vivent
de l’autel, s’avance en bon ordre pour nous combattre. II nous faut ceder ä la force.
Figure 3: aiwas.
Dans les maisons turques, comme en Europe au moyen-age, la cuisine est separee
de Fhabitation proprement dite, composee du selamlik et du harem (cöte des hommes
et cöte des dames), par un espace raisonnablement calcule de maniere que les emana-
tions culinaires, la fumee, l’odeur de cbarbon, ne puissent pas penetrer ä travers les
cloisons minces des divers etages, pour incommoder les habitants ou troubler leur bien-
etre en melant des odeurs de viande et de poisson ä l’air qu’ils respirent.
De cette disposition rationnelle, il resulte que l’emploi de serviteurs particuliers,
charges d apporter a la fois tous les plats d’un meme Service, est a peu pres indispen
sable. Ces serviteurs sont les aiwas.
Leur charge consiste comme on vient de le dire, a apporter en meme temps, de la
cuisine a la salle a manger, tout un assortiment complet de vases renfermant des mets
qui doivent etre conserves chauds et servis simultanement, sur un vaste plateau de
cuivre qu’ils portent sur la tete.
Ces domestiques sont generalement coiffes cfun epais saryk * de couleur; vetus
dun salta, dun yelek et d’un chalwar; chausses de bas caracteristiques, tisses en laine
de couleurs variees, a la fois chauds pour leurs pieds et rejouissants pour les yeux qui
regardent leurs bariolages, et de yerneni rouges et noirs ; les insignes de leur charge
sont le foutah (tablier) de coton raye et la Serviette de coton blanc de Brousse qu’ils
portent rejetee d’une epaule a l’autre.