LES COSTUMES POPULAIRES
DE LA TURQUIE
En 1873.
VILAYET D’AiDIN.
Le Vilayet d’Aidin comprend les pays maritimes connus depuis les temps anti-
ques sous les noms d’Eolide, Ionie, Ly die, Carie et Lycie, ainsi qu’une grande partie
de la Phrygie. II est borne au nord par le vilayet de Houdavendighiar; au sud par la
Mediterranee ; ä Test par le vilayet de Koniah; et ä l’ouest par 1’Archipel.
Aidin, chef lieu du vilayet, est bätie ä peu pres sur l’emplacement de 1’ancienne
Tralles, Firne des villes les plus florissantes de la Lydie. Elle est situee dans la vallee
superieure du Meandre, un peu plus a Fest que la eite lydienne qu’elle a remplacee,
sur un des versants du mont Messogis. Un mince filet d’eau coule au milieu de cette
ville; c’est Fantique fleuve Eudon.
Du temps des Sultans turcs ds la race de Seldjouk, Tralles fut prise par l’emir
Aidin, qui la recut en fief du souverain et lui donna son propre nom. On y ajouta, ä
cause de la position agreable du chäteau-fort qui la domine, le nom de G uzel Hissar
(belle forteresse).
Depuis cette epoque jusqu’en 1833, date de l’abolition du pouvoir feodal par Sultan
Mahmoud, la ville d’Aidin et ses dependances ont toujours ete possedees par des Dere
Bey, qui gouvernaient le pays en souverains. Pendant plusieures siecles, la famille des
Kara Osman Oghlou, titulaire de ce fief, n’a eu a sa charge, en signe de vasselage, que
Fobligation de fournir ä ses suzerains, les Sultans Ottomans, un certain nombre de ca-
valiers et de fantassins; eile etait chargee, de plus, de pourvoir ä ses frais ä Fentretien
des routes et a la securite publique.
A cot effet, les Kara Osman Oghlou entretenaient une milice, compose de bandes