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trouille) de zeibek; eile lui sert ä emmagasiner sa provision d’eau; c’est le bicloii
oriental.
D'autres eordons, toujours en tissu d’or, parcourent les niemes sinuosites, paralle
lement a ceux du kabak ; ils appartiennent ä un enam kecessi, boite carree, de metal
precieux finement travaille, dans laquelle le tchavouch (sergent), metles depeches qu’il
est Charge de transmettre. Les coins de cette boite depassent les bords du tchepken
(veste courte a manches ouvertes) de la figure 1.
On ne pouvait consacrer moins de lignes a la description d’un silahlik aussi in
teressant que celui du zeibek, et malgre Fetendue qu’on lui a donnee, il faut encore
que 1 on ajoute un mot sur les differences qui distinguent ces ceintures d’armes, se-
lon qu eiles appartiennent a un superieur ou ä un inferieur. Ces differences sont bien
senties ici; la figure 2, qui est celle d’un simple on bachi (caporal) n’a qu’un silahlik
ä feuillets unis, tandis que la figure 1, qui represente un sergent, montre orgueilleu-
sement les dentelures dorees, multipliees sur tous les compartiments de son arsenal
portatif.
Des differences analogues accusent, sur les autres pieces du eostume, la ligne de
demarcation qui doit separer nettement le subordonne de son chef, aux yeux du vul-
gaireet a ses propres yeux, dans Finteret de la discipline. Ainsi, le kulah (coiffure),
quoique compose egalement chez Fun et chez l’autre de fez ordinaires superposes et
emboites successivement jusqu’ä ce qu’ils aient atteint les dimensions respectables du
bonnet d’ours des grenadiers francais, n’est pas absolument le meine sur la tete du
sergent que sur celle du caporal. La figure 1 jouit d’un feutre plus fin; et des kefie
(mouchoir de soie rayee borde de longues houppes) en plus grand nombre et d’un
tissu plus recherche que ceux de la figure 2, se nouent avec plus d’ampleur et de grace
autour de sa tete, en ombrageant son visage d’un plus grande profusion de franges
bariolees.
Le tchepken du sergent, tadle sur le meme patron ecourte, ressemblant aux ves-
tes des marquis de Moliere, est tont roide de broderies d’or, tandis que celui du capo
ral n’a que d’humbles ornements de soie, releves toutefois, au collet, de rinceaux qui
doivent suffire ä constater sa propre superiorite vis-a-vis du simple zeibek.
Un entari court ('ichlik) de soie chez Fun et de coton chez l’autre, est rave des
meines couleurs. La ceinture du sergent est de drap fin, de couleur unie ; celle du
caporal est de soie rayee, a la Tunisienne. Le chalwar du sergent est aussi de drap fin,
ainsi que ses guetres brodees de palmes d’or et bordees d’un triple rang de galons. Au
contraire, les guetres du caporal, de drap grossier et tout uni, ne sont bordees que d’une
simple passementerie noire, et son chalwar est de toile blanche; mais il a des jarre-
tieres, et le sergent n’en a pas. Ce dernier detail est probablement encore une marque
d’inferiorite, et celle qui lui est le plus sensible, car une des principales coquetterics
des zeibek consiste ä inontrer ä nu,entre le chalwar excessivement court et la guetre peu
montante, leurs genoux dont Fattache .fine et la peau blanche ne permettent pas de dou-
ter qu’ils soient reellement les descendants des anciens Tralliens. On sait en effet que