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barta; Nigde; Hamid; Karaman, ancienne capitale de la Karamanie; Elmaly; Urgnb,
dans le bassin du Kyzyl Irmak, et un grand nombre d’autres cites de moindre im-
portance.
Des murs epais, en belle pierre de taille, batis par Alaeddin le Grand, et encore
intacts, forment autour de Koniah une ceinture de fortifications, defendues par cent
huit tours carrees d’environ dix metres de fagade. D’innombrables fragments de monu-
ments antiques et byzantins, sont encastres dans ces murailles. On y remarque princi-
palement un magnifique sarcophage avee bas-reliefs representant Acbille ä Scyros.
Koniah est situee dans une vaste plaine, souvent completement inondee, pendant
l’hiver, par une foule de petits torrents qui descendent des montagnes de l’Isaurie, et,
ne trouvant aucune issue, forment un lac d’une etendue considerable. L’ete, les torrents
sont desseches, et le lac de Koniah n’est plus qu’un marais, d’oü la vue s’etend au loin
sur d’immenses prairies.
Saint Paul et Saint Barnabe, chasses dAntioche en Pisidie, se refugierent a
Iconium, et y precherent dans la Synagogue. Un grand nombre de nouveaux chretiens
vinrent habiter cette ville, qui fut erigee en patriarcat. Aujourd’hui, Koniah n’a que
peu d’habitants chretiens, pour la plupart Armeniens ou Grecs.
PLANCHE VII.
I
Figure 1: chretien de koniah.
On devinerait, a la seule vue de ce costume, la nature marecageuse des terrains qui
avoisinent Koniah. Ces hautes et larges bottes sont evidemment faites pour proteger
contre les rhumatismes des jarnbes exposees a plonger inopinement dans des flaques
d eau, deguisees sous une trompeuse apparence de verdure, ä cette epoque transitoire et
probablement assez longue, oü la plaine n’est plus un lac et n’est pas encore une prairie.
Le geste par lequel le chretien de Koniah releve sur son bras les pans de son
djubbe n est probablement pas fortuit; ce doit etre le resultat d’une prevoyante ha-
bitude, contractee dans des vues economiques, pour ne pas gater ce vetement en le