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paitie de la belle saison, Or, la belle saison, a Constantinople, dure, annee moyenne,
environ dix mois.
On paie a Constantinople (Stamboul) a Scutari et sur toute la cote asiatique du
Bosphore, la Charge d’eau (kyrba) reglementaire (20 okes ou25 kilogrammes), de 12 a
15 paias au maximum. A Pera, le minimum est de 20 a 25 paras; mais pendant la
saison pluvieuse seulement. Le reste de l’annee, la demande subsistant seule et bohre
etant tout-a-fait une exception, il en resulte en vertu des lois economiques que le prix
de 1 eau potable de\ ient celui d une denree de grand luxe, c’est-ä dire qu’aucun chiffre
ne saurait le determiner.
Cet inconvenient est d autant plus grave, que la loisoppose ä ce que des distri-
butions d’eau puissent, comme on l’a propose souvent inutilement, etre faites directe-
ment ä domieile au moyen de machines, dont une souscription couvrirait les frais. Toute
fourniture d’eau doit etre gratuite. Le transport seid peut etre paye. Or, Interpretation
jesuitique qu on a toujours faite de la loi dit que l’eau coulerait au moyen de machines,
dans chaque maison, et qu’en consequence il n’y aurait pas de transport; il en resulte
que l’eau ainsi fournie ne pourrait etre payee, et que bentreprise en serait pour ses frais.
Les sakka ne retirent aucun profit reel de cette mauvaise Interpretation de
la loi. On ne voit pas qu’aucun d’entre euxen soit plus riche. La reglementation qui les
regit n’est pas la meme que celle de la plupart des autres corporations ; ils sont
privilegieSj c’est la leur plaie. Les fontaines publiques leur sont pour ainsi dire
affermees a titre perpetuel par une Sorte de propriete (yedik), pour laquelle ils
ont ä payer une redevance excedant parfois les revenus.
Le costume des sakka est le meme que celui de la generalite des ouvriers de Cons
tantinople, sauf les parties de ce costume qui sont particulieres et indispensables ä leur
metier ; savoir : le kyrba, (grenouille) en cuir dans lequel ils transportent l’eau, et Var-
kalitch, (sort de veste egalement en cuir) a l’aide duquel ils preservent leurs vetements
de bhumidite.
Y compris ces deux pieces, que bon doit ranger au nombre des ustensiles profes-
sionnels, le costume d’un sakka coüte 526 piastres, soit a peu pres 116 francs.
Figure 3: hammal.
Parmi les betes de somme, l’Orient possede un auxiliaire distingue : le chameau,
qui joint la force, la patience et plusieurs autres qualites de premier ordre ä la sobriete.