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o.hale de laine ä fl eure aux plis elargis par le haut, et figurant assez bien un vase. Point
de bijoux; point de vetements doubles; un tchepken de drap ä manches fermees, sans
bcoderies, couvre seul Yentari detoffe nnie, dont il laisse depasser les manches de-
coupees en sabots. La ceinture, tres volumineuse, est un chale de laine ä dessins en lo-
sanges, inscrits a la file entre deux lignes de petits cercles et de rayures.
Suivant la mode du vilayet de Kon iah, le tchevre (mouchoir brode) pend sur la
jupe. La chaussure consiste en paboudj de maroquin rouge, ä pointes recourbees.
Figure 2: femme turcomane du karie de outmouk.
Des tribus nomades de Turcomans campent pendant la belle saison sur les
flaues des montagnes du vilayet de Koniah, ou ils dressent leurs tentes ou construi-
sent leurs yaela dans quelque endroit frais et ombrage, au bord d’une source ou cfune
riviere. Quand vient l’hiver, ils descendent dans la plaine, emportant avec eux les toiles,
les cordes et les piquets des tentes, ou les claies de branchages souples qui formaient
l’enceinte du yaela. Le toit arrondi qui le surmontait com me une coupole est trans-
porte avec un peu plus de peine et le meme soin au village, qui devient pour deux ou
trois mois seulement la residence de la tribu.
Outmouk est un de ces abris temporaires servant momentanement de refuge aux
Turcomans. Ce n’est pas pour eux un domicile proprement dit. Ils ne consentent ä
s’enfermer dans la maison de pise ou de briques crues, dont le toit de chaume leur
cache le ciel, qu’en la considerant, en quelque sorte, comme ces parapluies qu’on prend
volontiere pendant l'orage ; mais qu’on s’empresse de deposer dans un coin des qu’il
fait beau temps.
Vivant uniquement, ainsi que les Turcomans du vilayet de Houdavendighiar,
des produits de leurs troupeaux, les Turcomans du vilayet de Koniah ne sont pas
moins pacifiques. Ils ne s’embarrassent d’aucune arme offensive ; le respect qu’ils ins-
piiient ä leurs voisins, l’estime generale dont ils jouissent ä juste titre, leur est une
sauvegarde süffisante.
D’aillcurs, leur fortune est modeste. Leur costume, propre, convenable, digne,
temoignant par Yordre parfait qui y regne de la regularite de leurs moeurs, montre
toutefois, par le denuement complet de toute broderie, de tout bijou, qu’ils n’ont pas
ä defendre de grands tresors contre la convoitise.
La femme Turcomane du Karie (village) d’Outmouk est coiffee du bonnet phry.