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Fignre 3: kurde de viranchehr.
Le voisinage de gens honnetes, nornades comme eux, des Turcomans, d’ailleurs
peu craintifs et habitues ä eommander le.respect, a probablement converti les Kurdes
du vilayet de Castambol äune vie moins aventureuse que celle dont leurs bordes a
demi sauvages ont l’habitude.
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Equipe de pied en cap,pour le voyage et non pour le sejour sous la tente, le Kurde
de Viranchehr est cependant sans armes. Cette derogation ä l’usage parle en sa faveur.
Vetu d’un entari de soie rouge a fines raies blanches, couverte d’un ample kapout de
drap cramoisi, brode de palmettes d’or aux deux eoins, sur le dos et au bas des man
ches vides et flottantes, borde d’une ganse en fil d’or, et attache sous le cou par une
agrafe d’or, sous laquelle jouent des flocons de soie amaranthe, il plonge pacifique-
ment ses deux mains dans sa ceinture en chale de coton et soie melanges. Toute son
attitude est celle d’un bon campagnard. Son fez de forme elevee, arrondi au sommet,
est entoure d’un saryk forme de plusieurs mouchoirs yemeni peints de fleurs et de
feuillages de couleurs gaies ; il laisse voir le bord d’un kulah de feutre blanc (bonnet
de dessous), et son puskul de soie bleue un peu crespelee tombe par derriere sans de-
passer les oreilles.
Il est chausse de bottes de maroquin rouge, proprement vernies, ä tiges larges et
ä pointes recourbees.
Quoiqu’il soit assez luxueux, ce costume n’est pas d’un prix tres eleve. Complet,
il vaut seulement 665 piastres, soit 133 francs.
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