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claire, drap fin d’Autriclie ou cachemire dit d’Ecosse, bordee d’un simple galoa noir.
On voit s’epanouir au milieu de l’encadrement ferme par la polka et l’ouverture en
coeur du fistan, les plis reguliere d’une Chemisette de Paris, a plastron empese et a
col montant ren verse.
Des bottines vernies, autre produit exotique, blessent probablement leurs petits
pieds jadis habitues a jouer a l’aise dans des paboudj; mais il faut bien que les pedi-
eures vivent.
Contraste frappant avec tonte cette friperie, la coiffure nationale, dans toute sa
purete,couronne les dames de Tokat des gracieux enroulements de deux ou trois yazma,
formant turban autour d’un fez de basse forme, orne d’un abondant puskul qui tombe
en flots bleus sur leurs epaules. Une garniture d’argent le retient sur le sommet de la
tete. Les cheveux descendent le long da dos en nappe ondoyante.
PLANCHE XVI.
Figure 1: müsulmane de sivas.
A Sivas, les modes ä la franka ne semblent pas avoir penetre. Vetue comme les
dames turques du temps des Sultans Seldjoukides, la musulmane de Sivas porte pour
coiffure un fez aussi cache que le Dieu qu’il faut croire (Racine fils). Temoins eela-
tants, plusieurs yemeni roules en turban autour.de ee fez, ne revelent pourtant point
sa gloire; mais on sait qu’il existe; cela sufifit. Point n’est ici besoin d’aucun acte
de foi; c’est un fait acquis a la Science.
Des plis des yemeni s’echappent sans aucun appret les longs cheveux de la mu
sulmane de Sivas, couvrant son dos et ses epaules de leurs cascades brunes, qui
forment sur la soie rayee du salta une agreable Opposition de tons. Le salta est court;
ses manches etroites s’arretent a peu pres a moitie de l’avant bras en serrant
celles, beaucoup plus larges, de l’entari, qui s’ouvrent comme des tulipes, dont elles
ont les fraiches et vives couleurs.
Le corsage largement echancre de Yentari encadre les elastiques rondeurs des seins