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qu’enferme la transparente chemise de beurundjuh. Sur la ceinture en chale de soie et
coton, le mouchoir brode d’or et de soie etale ses palmettes brillantes. Entre les pans
de la jupe de l’entari, fendue par devant, quelques plis soyeux du chalwar sont aper-
cus ; on le voit s’arrondir, en embrassant les chevilles, sur les pieds chausses de mest
et papoudj j aunes.
Figure 2: armenienne de sivas.
L’Armenienne de Sivas n’est pas moins fidele que la musulmane au culte des tra-
ditions nationales. De meine que la musulmane semble une dame turque du ternps-
des Sultans Seldjoukides, l’armenienne a toute l’apparence d’une dame persane du
ternps de Rüstern.
Sa coiffure est composee du fez de forme haute et droite, ä long pushul de soie
bleue tombant sur le cöte des yemeni, qui entourent le fez depuis la plate-forme d’en
haut, pres de laquelle ils s’arretent a la distance d’un travers de doigt, jusqu’aux sour-
cils, qu’ils couvrent en partie.
L’entari de soie, ä raies alternativement bleues, noires, rouges, vertes, blanches et
j aunes, est beaucoup moins echancre que celui de la musulmane. II ne decouvre que
le haut des seins, entierent nus d’ailleurs. Les manches en forme de sabots sortent de
celles plus etroites et plus courtes d’un hyrka d etoffe de soie a grands ramages, formes
de larges raies de couleur claire, circonscrivant des rangees de fleurs epanouies, comme
les allees d’un parterre en dessinent les plates-bandes. La jupe est assez ouverte par
devant pour ne gener en rien les mouvements des jambes, en laissant 4 decouvert un
chalwar de meine etofle que le hyrka, tombant en longs plis droits sur les pieds, chaus
ses,' de laptchin et galoches noirs, qu’on devine plutöt qu’on ne les voit. Une epaisse-
ceinture persane enveloppe les hanches.