Aujourd’hui, les Bektachi n’ont plus rien de commun avec l’armee; leurs rites, qui
ue sont pas sans quelque affinite mysterieuse avec les rites magonniques, offrent encore,
joints au souvenir de leur ancienne Organisation religieuse et militaire, un rapport de
plus avec l’ordre mystique du Temple.
Comme les Templiers, ils portent sur la poitrine une pierre nommee teslim tache ;
c’est une large etoile de jade dont le sens est complete par un ornenient en forme de
Croissant, de la meine matiere precieuse, qu’ils portent a l’oreille droite.Les autres acces-
soires obliges de leur costume sont le nifir, sorte de cornet ä bouquin recourbe et ouvert
en gueule de poisson a l’extremite d’oü sortent les sons d’une tonalite particuliere qu ils
en tirent en certaines occasions; puis le djilbend ou giberne de cuir attache devant
leur ceinture.
Leur liabillemcnt, outre le hyrka dont nous avons dejä parle, se compose d’une veste
ou haidirie, et d’un potour (pantalon) tres large et formant de grands plis sur les cuisses;
mais collant sur les jambes, ou il est attache au moyen d’agrafes. Ils sont chausses de
yemeni rouges ou noirs. Leur coiffure, fabriquee de leurs propres mains, dans leurs
tekhe (couvents) est un Symbole qu’ils ne peuvent livrer sans peche ä l’examen des
profanes; on la nomme tadj, c’est-a-dire couronne dans le sens oriental de ce mot, qui
ne designe pas ici, comme en Occident, un ouvrage de metal; mais simplement un
bonnet de forme particuliere, reserve aux princes.
Figure 3: mollah.
Apres avoir conquis Constantinople, Sultan Mohammed II, el Fatyh, organisa le
corps des ulema, ou legistes, suivant les preceptes du Ivoran et la tradition orale du
Prophete.
C’est le corps enseignant, qui s’occupe d^appliquer aux moeurs l’esprit civil de la
rcligion.
Le corps des ulema fournit ä l’Empire ses hauts fonctionnaires religieux, les ju-
ges, les professeurs, les jurisconsultes, les interpretes du Koran et des traditions, les
savants et les examinateurs.
Presque tous les grands poetes, les litterateurs les plus distingues, les historiens
ottomans, ont appartenu au corps des idema ou aux ordres religieux des derviches.
On compte parmi les principaux degres des ulema, les thaleb, ou softa (etudiants);