oü sur un fond d’or et de soies de couleurs variees, se detachent des rinceaux et des
fleurettes en perles fines.
Par-dessus le hyrka est passe un salta de velours, sans coli et et juste a la tadle,
borde dune bande droite de broderie d’or large comme la main ; c’est un fouillis de
rinceaux, de feuillages, de palmes, d’ornements fantastiques, meles, enchevetres avec
un art supreme, et releves, aux endroits ou le dessin doit etre particulierement accen-
tue, ici par un grain de corail tadle en perle, lä par une turquoise decoupee en lärme.
Les manches du salta, fermees comme celles d’une veste ordinaire, s’arretent un peu
au-dessus des poignets. Elles laissent passer, en les serrant legerement, celles de la
chemise transparente en soie beurundjulc, de maniere a leur faire prendre la forme de
vastes manchettes evasees, sous lesquelles apparaissent deux bracelets d’un goüt ex-
quis, en or, argent et perles.
Pour sortir, la dame musulmane de Trebizonde couvre son visage d’un epais voile
noir nomme petche, en canevas de crin borde de passementerie d’or, et s’enveloppe en-
tierement dans un immense tcharchaf (drap de lit) de soie a gros grain, tantot uni,
tantöt a dispositions, et plus souvent encore damasse d’etoiles d’argent. La figure 2
represente cette chrysalide a l’aspect fantasmagorique, d’ou s’elance, en rentrant a la
maison, le brillant papillon qu’on voit deployer ses gräces aupres d’elle, sous notreN“ 1.