LES COSTUMES POPÜLAIRES
DE LA TURQUIE
Kn 1873.
TILAYET d’ERZEROTJM.
Le Yilayet d’Erzeroum ou mieux Arz-Roum est borne au nord par celui de Tre-
bizonde et par les possessions des Russes dans le Caucase. Du cote du sud, ses limi-
tes s’arretent aux vilayets de Diarbekir et de Baghdad. La Russie et la Perse le bor-
nent a Test, et les vilayets de Sivas et de Diarbekir a l’ouest.
II est forme de la haute Armenie, qu’il est assez difficile de distinguer absolu-
ment du Kurdistan, et qui se confond egalement, sur quelques points de son ter-
ritoire, avec la Mesopotamie et la Babylonie, autrement nommes El Djezire et
Irak Arabi.
En effet, si la nation armenienne, l’une des plus anciennes du monde, habitait ab-
antiquo les plateaux eleves de cette contree, les montagnes encore plus elevees qui les
entourent ont toujours ete la demeure de predlection des tribus errantes des Kurdes,
qui descendent des Karduques, peuples de race semitique, non moins anciens que les
Armeniens. Des mots persans et chaldeens se trouvent en grand nombre dans la lan-
gue que parlent encore aujourd’hui les Kurdes et Fon sait que les moeurs et les usages
des Armeniens differaient peu de ceux des Medes et des Assyriens. La religion etait
la meme, c’etait le culte. de la deesse Anaitis, emprunte aux Perses. Dans FArmenie
com me dans la Medie et la Babylonie, des temples celebres attiraient la foule des
etrangers, auxquels les filles des premieres familles, sans que cela leur fit rien perdre
de leur bonne reputation, se prostituaient pour de Fargent, en I ’honneur de la deesse,
qui presidait a la fecondation universelle.
• Ces moeurs etranges etaient un continuel sujet d’etonnement pour les peuples de race
hellenique qui habitaient sur l’autre rive de l'Halys, aujourd’hui Kyzil Trmak. et pa-