LES COSTUMES POPÜLAIRES
IDE LA TÜRQÜIB
En 1873.
YILAYET DE DIARBEKIR.
Le vilayet de Diarbekir, dont plusieurs parties appartenaient jadis ä la Sophene,
a la Melitene, ä la Comagene, est forme de l’ancienne petite Armenie et de portions
importantes de la Mesopotamie. II est borne au nord par les vilayets de Sivas et
d’Erzeroum, et circonscrit sur les trois autres points par les vilayets d’Halep et
de Baghdad.
Deux grands fleuves l’arrosent: l’Euphrate et le Tigre. Ce dernier y prend sa
source, dans les montagnes de l’ancienne Sophene. Tous les cours d’eau de cette
region sont absorbes par l’Euphrate, dejä fort, ä l’exception du plus petit, le Tigre,
qu’un obstacle empeche de couler dans la meme direction que les autres. Une hauteur
le detourne, et ce n’est qu’au dessus de Diarbekir qu’une gorge lui ouvre un passage
ä travers un terrain inegal et tres incline. La disposition naturelle des localites rend
son cours extremement rapide, ce qui lui a valu dans fantiquite son nom mede de
Tigre et son nom liebreu de Hiddekel, tous deux synonymes de celui de Dedjleh
quäl porte actuellement. Ces trois noms expriment l’idee du vol d’une fleche.
La vallee de l’Euphrate, dans cette region, n’est pas elevee a plus de trois cents
metres au dessus du niveau de la mer, aussi la temperature y est-elle beaucoup plus
douce que dans les liautes montagnes de la grande Armenie et du Kurdistan. Des
productions naturelles tres variees enricbissent les agreables vallons et les moyennes
pentes, bien arrosees, du vilayet de Diarbekir. Les bords du Tigre sont encore om-
brages des forets superbes d’oü Alexandre et Trajan tirerent les bois de construction
necessaires pour leurs flottes. Des cotonniers, des plantations de tabac, de müriers,
d’arbres ä fruits, des vignes, des paturages, embellissent les rives de l’Euphrate. Les
flaues des montagnes recelent des mines d’or, d’argent et surtout de cuivre.