I
PLANCHE XXL
Figure 1: musulman de diarbükir.
Figiire 2: chretien de diarbekir.
Entre le musulman et le chretien de Diarbekir, la difference de costume n’est
pas grande ; eile se borne ä un detail peu apparent quant ä la forme de la coiffure,
et ä un certain choix de couleurs. Hors ces legeres dissemblances, qu’un oeil exerce
peut seid distinguer du premier coup, qui decrit Fun decrit Fautre.
D ailleurs, de pareilles distinctions n’ont rien d’absolument obligatoire ; eiles ne
sont soumises a aucune autre sanction que celle de l’usage. II est vrai que l’usage, en
Orient, a plus souvent force de loi que la loi'elle-meme.
Ce que 1 on voit tont d abord, de ces deux costumes, le djubbe ou par dessus, est
exactement de meine forme chez 1 un que chez l’autre; seulement, le Chretien choisit
generalement un drap de couleur bleue ou foneee et s'interdit la coulenr verte, autre-
fois strictement reservee aux seuls descendants du Prophete. Plus tard, le nombre de'
ceux qui se pretendaient tels est devenu si considerable, qu’on n’accorde plus au-
jourd hui, non seulement la moindre importance, mais la moindre signification a
cette couleur. A Constantinople, on voit jusqua des dames d’un certain monde, etran-
geres bien entendu, s en affubler sans aucun autre inconvenient pour eiles qu’un tant
soit peu de ridicule. En province, on n’en est pas encore venu a ce degre d’indifie-
rence, et il est probable que si 1 on y voyait la couleur verte aussi legerement portee,
])lus d’un, s’en montrerait scandalise.
Le djubbe du musulman est le plus souvent de quelque couleur claire et un peu
tendre; il affectionne particulierement celle que Fon nommait en France, sous Louis
XV : cuisse de nyraphe ; mais que les Turcs, plus verses däns la connaissance du jar-
dinage que dans celle de la mythologie, nomment simplement nohoud renghi, c’est-a-
dii e couleur de pois chiche. Le mdntan ou veste courte que Fon porte immediate-
ment par dessous le djubbe est presque toujours de meine etoffe et de meine cou
leur que celui-ci. Quant au yelek (gilet) et a Fentari (robe) ils sont en soie rayee,
uniforme« pour le musulman comme pour le chretien. Il en est de meme de leurs cein-