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Le Kurde de Palou remplace Yentari traditionnel par une sorte de robe de cham-
bre en soie de couleur imie et claire, blanche, rose, jaune paille ou bleu-celeste, d’un
genre de fabrication particulier aux provinces de Mesopotamie, Babylonie et Syrie.
(J est un tissu epais, gaufre et pique en raies et en losanges qui forment des creux et
des reliefs alternatifs d’un charmant effet. Cette etoffe, extremement solide, est pour
ainsi dire inusable. On confectionne dans les memes provinces des vetements sem-
blables en etoffe de coton, offrant les memes avantages comme elegance et solidite.
Un yelek a manches courtes, s’arretant a la saignee pour laisser passer celles de
la robe, dessine ses fines arabesques de soie noire tracees en broderie au ganse sur drap
rouge, au dessus du silahlik de cuir rouge troue sur les bords en dentelle doree, et
soigneusement garni de tous ses accessoires. Sur la poitrine du Kurde se croisent
le cordon de soie qui sert de baudrier ä son kilidj (sabre de forme recourbee) et la
laniere de cuir rouge a laquelle pend la boite d’orfevrerie oü s’enferment les ordres ecrits
qu’il est charge de transmettre. II porte a la main un leger kalkan ou bouclier rond,
en cuir durci, recouvert exterieurement de cuivre dore haut d’environ dix centimetres
et ent oure d’une garniture de cordelettes de soie rouge terminees en houppes melees
de fils d’or.
Par dessus la robe et le yelek, le Kurde de Palou porte un machlah de mousseline
blanche, damassee et brodee. Ce vetement, tres usite dans toutes les provinces asia-
tiques interieures, ainsi que sur les parties du littoral appartenant ä la Phenicie, ä la
Palestine et ä l’Arabie, consiste en une pieee carree ouverte par devant, et munie de
manches courtes dans lesquelles on se dispense souvent de passer les bras. Dans ce
cas, le machlah remplit l’office de manteau et flotte autour du corps, tandis qu’en
passant les manches on s’en fait un paletot assez serre pour preserver son proprie-
taire de la fraicheur du soir, pourvu toutefois qu’il soit confectionne en aha ou du
moins en soie brochee a gros grain, comme cela a lieu d’ordinaire, et non pas en
mousseline comme celui du Kurde de Palou.
Celui-ci, d’ailleurs, est assez confortablement vetu pour ne rien craindre que de
la chaleur; son machlah est donc simplement une parure.
Pour coififure, il porte un ketche kalpak en gros feutre blanc, pointu par le haut, de
forme mediocrement haute, et couvert presque entierement de mouchoirs yemeni su-
perposes en quantite süffisante pour dessiner un assez volumineux turban. II est
chaussf* de bottes hautes et larges, en epais maroquin rouge, a pointes recourbeea
en Croissants.