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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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Elles suivent ainsi l’exemple des Raphael, des Titieipdes Ingres, des Delacroix, de tous 
les grands maitres anciens et modernes, qui, ainsi qu’elles, se sont donnes ponr mission 
d’interpreter les ouvrages divins. 
Lapeinture n’est pas le seul artqui permette a 1’homme—et ä lafemme—d’accen- 
tuer a son gre la nature, de la perfectionner, de mettre en relief dans toute leur spien- 
deur ses indications, d’en souligner, pour ainsi dire, les intentions. A veritablement 
parier, la peinture n’est qu’une des cordes de la lyre, dont l’accord parfait sous les 
doigts de l’artiste supreme, personnifie dans les mythes anciens par Phoebus-Apollo, 
produit l’harmonie universelle. 
Quand les sourcils, imbibes de khol, ont dessine plus nettement leur arc volup- 
tueux ; quand les cils, a l’aide de la meine preparation, baignent dans une ombre plus 
vigoureuse la nacre humide desyeux, ravivee encore parla teinture de kenne dont les 
contours des paupieres sont mollement estompes; alors que leblanc de bismuth et le 
carrnin se sontmaries en teintes rosees pour adoucir et regulariser l’ovale des visages, 
et que le kermes liquide a fait trancher hardiment le rouge des levres sur le teint 
mat de la hanum comrne une dissonance magistrale; le costume intervient a son 
tour a la maniere de la decoration sculpturale et pittoresque dune oeuvre d’architee- 
ture, qui developpe a l’infini l’idee premiere de l’edifice et la fait valoir jusque dans 
ses moindres details. 
C’est ainsi que la hanum (dame) turque, dans de semblables intentions, em- 
prunte aux somptueux brocarts de Damas, d’Haleb, ou des fabriques imperiales du 
district de Constantinople, les etoffes splendides de son entari a longue traine, et 
de son ample chalvar, sous lesquels disparaissent ses riches paboudj de velours in- 
carnat brodes d’or et de perles fines. Le moelleux tissu d’une ceinture en chäle 
de Kachmyr sert a rassembler au besoin dans ses plis les pointes de la traine de 
Y entari pour faciliter sa marche. Sa coiifure est une Sorte de tortil de baron, a la 
tournure heraldique, incline sur le haut du front. Des boucles d’oreilles 'et quelques 
bagues sont les seuls bijoux qui accompagnent ce costume, enrichi d’ailleurs, la 
plupart du temps, par un grand nombre de broderies d’or et de soie, et sur- 
tout d’oya. 
L’oya, qu’on nomme aussi bibil, est une Sorte de dentelle exclusivement fribriquee 
en Turquie, et plus specialement dans la ville de Constantinople et sa banlieue. Le 
village d’Arnaout-keui, sur la rive europeenne du Bosphore, est renomme pour l’in- 
geniosite de conception et le fini de l’execution de ses oya. 
On confectionne Yoya sans aucun appareil ad hoc. Le procede consiste a prendre 
le frl de soie, de lin ou de coton fin au bout du doigt, et a le faire courir sans dessin 
preconqu et ä l’aide d’une longue aiguille, unique instrument de la brodeuse, en lignes 
croisees regulierement, qui se resument en petales de fleurs et en rinceaux d’ornements 
ou de feuillages. Ensuite on reunit, toujours avec l’aiguille, ccs materiaux epars, pour 
en former des garnitures de cols et de coiffures, des bordures de vetements, et autres 
ouvrages souvent tres considerables et tres compliques.
	        
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