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PLANCHE XXIV.
Figure 1: dame musulmane de sa’rit chez elle.
Figure 2: la meme en sortte.
Chez eile, la dame musulmane de Sa’rit porte par dessus sa chemise de soie trans
parente et le cJialwar de satin raye de jaune sur fond rouge, une seconde chemise
longue et ample, tombant presque sur les pieds. Cette tunique en etoffe de soie epais-
se, de couleur de pourpre, est fermee autour du cou et boutonnee sur la poitrine. Des
broderies de soie partie au passe, partie en ganse, affectant des formes droites et s e-
tendant en lignes redoublees, garnissent le devant du corsage, le bas de la jupe, en
remontant presque jusqu’aux hanches, et les larges manches, qui laissent voir de dou-
bles bracelets d’argent lorsque les bras se levent.
II est assez rare que la dame musulmane de Sa’rit roule autour de ses reins cette
large ceinture de cachemire gris qu’on lui voit sur notre figure 1, et qui lui sert seu-
lement quand elle est obligee par quelque circonstance grave de vaquer par ses propres
mains aux soins du menage. Alors, la ceinture maintient etroitement contrc son corps
la chemise de dessus et Yentari non moins large, dont les vastes plis l’incommode-
raient en genant son travail, tandis que, normalement, cette ampleur n’a rien que de
tres commode pour une dame qui se repose sur un sofa, s’occupant tout au plus de
quelque broderie ä l’aiguille.
L’entari, ouvert par devant, descend un peu moins bas que la chemise longue ;
il est en soie rayee dite koutnou, et borde de passementerie formant des dessins
composes d’angles. Entre le chalwar et les yemeni rouges oü plongent les pieds nus,
chaque fois qu’un mouvement des jambes fait remonter les plis du satin, on aperqoit
les halJtal d’argent ou bracelets de jambes, ornes de grelots qui tintent joyeusement.
Autour de sa tete, la dame musulmane de Sa’rit roule en epais saryk une longue
echarpe de soie a plis multiplies; les deux extremites de cette echarpe tombent sur
la nuque et couvrent une partie des cheveux denoues, qui fiottent en nappes noires
et lustrees sur les vetements. Un tepelik d’argent repousse en bosses, grave et cisele
couvre le sommet de la coiffure ; un double rang de piecettes d’or y est suspendu
circulairement par des chainettes, et s’etale en. rond depuis le haut du saryk jusqu’ä
ses bords.