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Lorsqu’elle sorfi la dame musulmane de Sa’rit s’enveloppe du tcharchaf de soie ä
1 arges bandes alternees, rouges et jaunes, en epais tissu melange de fils d’or*(figure 2.)
Deux pieces composent ce pardessus; l’une couvre en entier les vetements ä partir des
epaules jusqu’ä terre, l’autre est posee sur la tete et descend seulement a mi-corps ;
on la mamtient fermee ä l’aide des rnains, afin de ne laisser paraitre que les yeux.'
Figure 3: femme kuede de khaepout.
Le gracieux costnme de la femme Kurde de Kharpout commence par une chemise
de soie ä gros grains, sorte de tunique courte couvrant a rnoitie les genoux; eile est
tendue par devant jusqu’ä la ceinture ; mais des agrafes la tiennent hermetiquement
fermee et serree autour du cou. De larges bandes formees de mille petites raies de
couleur rouge sur jaune et jaune sur rouge, la sillonnent de haut en bas. La partie
superieure est bordee d’un galon dentele d’or; de chaque cöte de la poitrine, des
tresses de soie et d’or y sont fixees, d’oü pendent des triangles d’argent repousse et
cisele en fleurettes au coeur d emeraude et de rubis pour les riches, de verre colore
pour le commun des mortelles. Des chainettes assez longues se rattachent ä la base
des deux triangles, et etalent sur la ceinture de soie rouge leurs extremites oü fris-
sonent de petites medailles d’or ou de laiton, suivant la fortune de celle qui s’en pare.
, ^ a ft an de fin drap ycrt fonce, ouvert par devant et largement echancre en
ecusson sur la poitrine, laisse entierement a decouvert la partie superieure de la
chemise qu’on vient de decrire, et pennet d’en entrevoir le bas, ainsi que le chalwar.
de taffetas tombant a plis serres sur des bas de laine braus et des paboudj jaunes
Les manches du kafian, extremement longues et terminees carrement, sont echan-
crees au dessus des poignets afin de ne pas cacher les bracelets d’argent. Un galon
et des dentelures d’or bordcnt ces manches.
Par dessus le kafian, un yelek sans manches, taille dans le meme drap vert sombre
termme coquettement le costnme en l’encadrant dans ses bordures de galons d’or, d’oü
partent de legeres et sobres broderies formant une seconde ligne de bordures autour du
cou, de la poitrine, et du haut des manches du kafian.
La coiffure de la femme Kurde de Kharpout est un haut et large edifice assez
semblable dans son galbe general au bonnet a poils des guides franeais du second
Empire. Ce hotoz est compose d’un grand nombre de mouchoirs peints (jj'emeni')
les uns de couleurs claires, les autres de couleurs foncees, tous ornes de fleurs et de
feuillages, roules les uns sur les autres et superposes en echafaudages. Les cheveux, re-
leves, sont presque entierment Caches. Devant le hotoz sont piquees deux epingles d’or
supportant une chaine double dont chaque rang est garni de sequins, et qui retombe
en s’arrondissant au dessus des yeux.