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*e rivage, incessamment battu par les flots qui le couvrent de leur ecume blanche, ob
leneontre le petit havre de Djebileh, Fancienne Gabala, antique dependance de la
lepublique phenicienne d Aradus, etat puissant qui s’etendait ä best jusqu’a Hamah,
sur 1 Oionte. Ce village est aujourd’hui un des ports du pays des Maronites. On y
voit se balancer ces legers batiments aux voiles longues et croisees, que Fon appelle
communement du nom poetique de kherlanghidj (hirondelles).
Plus loin, etaieut Marathus, Antarados, dependantes du raeme Etat; en face
de 1 emplacement de cette derniere on voit se dresser l’ile rocheuse de Rouad, oü
s’elevait leur metropole disparue. Tartous ou Tortose occupe la place d’Antarados.
_ Tri P oli > que les Turcs et les Arabes nomment Taraboulous-Cham, devait son
ancien nom de Tripolis ä ses trois quartiers, batis Tun par les Tyriens, un autre
pai les Sidoniens, et le troisieme par les Aradiens. Ces trois peuples y habitaient
separement, chacun dans son quartier. Le Senat des Pheniciens s’y installait pour
dehberer sur les affaires les plus importantes de l’Etat. Le mont Liban la domine
et 1 entoure de trois cotes, a Fest, au sud et au nord-ouest. Du temps des croisades,
les Francs y ont construit des tours dont sept subsistent encore, depuis l’embou-
chure de la riviere Kadicba jusqu’au village de la Marine, ou abordent les navires.
On cultive aux environs de Tripoli le mürier blanc, le cochenillier, le grenadier, l’o-
ranger et le citronnier. Sa principale exportation est pour la France, et consiste prin-
cipalement en soies et en eponges pechees dans la rade.
Sur la route de Tripoli a Byblos, aujourd’hui Djebail, se trouve le village de
Boutroun,. pres duquel devait etre Trieris, mentionnee par Polybe, Pline et Strabon.
Byblos etait situee pres de la rive septentrionale du Lycus ou Nähr el Kelb (riviere
du Chien) qui formait au sud la limite du territoire des Giblites, tribu phenicienne
independante de Tyr et de Sidon. Elle etait celebre par le culte d’Adonis.
Beyrouth est 1 ancienne Beryte, situee a vingt kilometres environ de Sidon, dont
eile etait probablement une colonie. Detruite par Tryphon pendant les guerres de
la Syne, eile fut reconstrüite sous Agrippa par deux legions Romaines, et obtint plus
tard le droit de eite, avec le nom de Felix Julia, fille cherie dAuguste. Elle eut
pendant les Premiers siecles du christianisme une ecole celebre, oü Fon enseignait
la juiisprudence et les belles lettres. I^a ville actuelle a ete longtemps Fentrepöt des
Druzes et des Maronites, qui en exportaient pour le Caire des cotons et des soies, et re-
cevaient en echange du riz, du cafe, du tabac, de Fargent, qu’ils echangeaient a leur
tour contre les bles de Belka et de Haouran. Le dialecte des habitants de Beyrouth
passe pour reunir a lui seid tous les defauts dont parlent les grammairiens arabes. Le
climat de cette ville, incommode par sa chaleur et le manque d’eau fraiche, etait autre-
fois malsain, dit-on; mais il a cesse de 1 etre depuis que l’emir Fakreddin a plante
a quatre kilometres de distance de Beyrouth un bois de sapins qui subsiste encore.
Sidon, en phenicien et en hebreu Tsidön, qui signifie la peche, occupation au
moyen de laquelle ses habitants primi tifs subvenaient a leur nourriture, etait l’anti-
que metropole de la Phenicie. Elle avait fourni les meilleurs navires a la flotte de