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Xerxes. Pline a signale ses fabriques de verre, celebres dans toute l’antiquite. Doja,
du temps d’Homere, ses habitants avaient la reputation d’etre tres habiles dans tous
les metiers. Strabon eite des savants et des philosoplies distingues, tels que Moschus
et Boetus, qui etaient nes a Sidon, oü parmi les Sciences on cultivait particulierement
l’astronomie et l’arithmetique, si necessaires ä un peuple de navigateurs et de com-
merqants. Aujourd’hui, c’est une petite ville assez mal batie ; approvisionnee d’eau
douce par les riviere Aoula, au moyen de canaux decouverts oü les femmes vont
puiser. Elle a pour nom Saida. Son commerce consiste principalement en soies et
cotons bruts et files ; la filature est la principale industrie de ses habitants actuels.
Saida avait autrefois un port qui pouvait contenir 20 a 25 petits batiments : mais l’e-
mir des Druses, Fakr-eddin, par crainte des vaisseaux turcs, le rüina, ainsi que tous
les autres petits ports compris entre Beyroutb et Akka, en y faisant couler ä fond
des bateaux et jeter des pierres. Des jardins de müriers, de citronniers et de cedrats
s’etendent aux environs.
Tyr partageait avec Sidon la Suprematie de la Phenicie. En hebreu arameen
eile portait le nom de Tsour, qui signifie rocher. C’est de lä qu’est sorti, a peine
modifie, son nom actuel de Sour. II y avait deux villes a Tyr, Fancienne, situee
sur le eontinent, et la nouvelle, construite sur une ile qu’Alexandre le Grand fit
disparaitre en joignant les deux villes au moyen d’une digue, en 332 avant J. C. Tyr
avait deux ports, Fun ferme et l’autre ouvert. Sa grande industrie etait la fabri-
cation de la pourpre; les ateliers de teinture y etaient tellement multiplies qu’ils
rendaien t le sejour de cette ville incommode. Les colonies pheniciennes, si nombreu-
ses sur tous les points de l’Asie, de FEurope et de FAfrique anciennes, avaient pour
la plupart ete fondees par les Tyriens. Le village de Sour, qui remplace aujourd’hui
Fantique capitale du roi Hiram, offre a peine un abri precaire aux vaisseaux dans une
espece de rade oü le vent de nord-ouest les bat fortement; son port, oü fiirent em-
barques les cedres du Liban envoyes a Salomon pour la construction du temple de
Jerusalem, est comble de sable; les petits enfants le traversent sans se mouiller
les reins.
Akka etait connue des Hebreux sous le nom d’Hako; les Grecs lui donnaient
celui d’Akkon. Sous la domination egyptienne, eile prit le nom de Ptolemais, qu’elle
conserva en devenant colonie romaine sous Fempereur Claude, Conquise par les Ara-
bes en 638 de J. C., eile fut prise par les croises au commencement du douzieme
siede. Deux siecles plus tard, les Egyptiens la saccagerent et la ruinerent. Bepa-
ree par Ahmed Pacha dans le siede dernier, il y construisit des monuments remar-
quables, parmi lesquels on eite une mosquee, une fontaine et un bazar ; mais il se
contenta d’y pratiquer un abord pour les bateaux, sans vouloir entreprendre les tra-
vaux enormes qu’aurait necessite le deblaiement de son port, comble par l’emir
Fakr-eddin. Toutefois, les navires peuvent mouiller avec assez de sürete dans sa baie,
au pied du village de Haifa, au nord du mont Carmel. Le sol des campagnes d’Akka
est fecond, on y cultive avec succes les cereales et le coton, qui forment la base
du commerce de cette ville.
A la distance de 24 kilometres d’Akka, en tournant vers Fest, on voit le vil-