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buissons de roses, il se repose sous des bosquets de jasmins, oü son costume gris
empeche la deperdition trop prompte du calorique dont il est sature.
Figure 2: dame musulmane de beyrouth.
Enveloppee d’un nuage de mousseline blanche, la dame musulmane de Beyrouth
passe le temps, pendant les chaleurs accablantes de Fete, sur les sofas d’un chalini-
chir largement aere, d’oü eile suit, curieusement, cachee derriere les kafes au grillage
etroit qui la derobent ä tous les yeux, le mouvement de la foule affairee qui par-
court les nies.
Si cette occupation l’ennuie ou la fatigue, eile chausse par dessus ses fins bas
blancs des bottines grises, releve et passe dans sa ceinture de cuir noir, ornee de
plaques d’argent ciselees en elegantes palmettes, les pans flottants de son entari,
ränge autour d’elle les plis transparents de son chalwar, et va prendre le frais dans
ses parterres de tulipes et de renoncules eclatantes, au bord d’un bassin de marbre
jaune oü jase le jet d’eau qui monte dans Fair en grele panache, et retombe en
gresillant dans la vasque d’onyx.
Pour coiffure, la dame musulmane de Beyrouth roule autour de ses cheveux
noirs un leger tortil de gaze borde d’une garniture en oya blanc. Ses bijoux con-
sistent simplement en boucles d’oreille de filigrane d’argent executees dans les
ateliers locaux, tres renommes pour ce genre de travail.
Figure 3: dame chretienne de beyrouth (costume d’hiver.^
On voit par le costume d’hiver de la dame chretienne de Beyrouth que cette
saison n’y est sans doute pas tres rüde. Ailleurs, äConstantinople par exemple, le-
toffe du fistan serait traitee haut la main, par n’importe quelle couturiere, eomme
une etoffe purement d’ete. C’est un koutnou raye yiolet et blanc, pareil a celui
dont on fait ordinairement les entari. La facon, dite d la franka, date de l’epoque