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blant a un culte. II y a chez eux plusieurs degres d’initiation, dont le plus eleve exige
le celibat. Entre autres signes de reconnaissance ils portent une pierre noire taillee
en figure d’animal, ce qui a fait croire qu'ils adorent un veau. On a aussi accuse les
templiers du meine crime; la pierre noire des Druses n’est pas saus quelque analogie
avec leur bohomet.
Le Druse du Liban est revetu, comme le Chretien de Zgarta, d’un aha ou par
dessus a courtes manches; mais les raies en sont plus larges et de couleur noire, que
le Druse et le Bedewi semblent particulierement affectionner. Sous cet aba, genera-
lement de feutre, comme d’ailleurs le nom l’indique, il porte un entari en soie noire,
entierement ferme par une ceinture de feutre blanc; tout son linge est cache, car les
manches de 1’ entari sont egalement fermees, et leur peu de largeur ne permet pas
ä la vue d’y penetrer.
La coiffure du Druse du Liban est le fez de forme haute et droite, revetu
dune bande de feutre blanc roulee en tadj ou couronne orientale. II est chausse
de tcharyk a epaisses semelles de feutre blanc, commodes pour la marche en pays
montagneux.
A son cou pend une solide corde de soie rouge, terminee par des houppes: eile
soutient ä hauteur de ceinture le pala ou cimeterre au riche fourreau d’argent et de
velours. II a dans sa ceinture un petit couteau ä manche cylindrique en ivoire, et
tient ä la main le balta, terrible hache ä lame d’acier en forme de large croissant,
dont le lourd manche de frene est retenu a son poignet au moyen d’une corde de
soie aux bouts garnis de glands et de houppes.
PLANCHE XXX.
Figure 1: femme cheLtienne de zahle (liban. )
La femme chretienne de Zahle porte un costume assez riche, elegant et pit-
toresque. Un lourd tepelik d’argent a cötes arrondies fait ployer son fez tres bas de
forme, coquettement pose sur le sommet de la tete. Le puskul de soie bleue des-
cend plus bas que l’epaule, mele aux longues cordelettes rouges du satch baghi, ap»