— 271 —
pareil servant ä lier les cheveux et ä les orner pur le contraste de sa vive couleur
et des nombreuses pendeloques d’argent fixees ä chaeun de ses bouts.
La chemise transparente, en soie beurundjuk, s’arrondit sur le coa en suivant la
souple chainette d’argent qui forme le collier ; eile s’encadre dans l’echancrure des-
sinee autour des seins par Yentari de satin blanc ä larges raies roses, fendu par de-
vant et sur les cötes, et dont deux pans sont rcleves dans la ceinture a large fer-
moir de filigrane d’argent, tandis que le troisieme traine par derriere comme une
robe de cour. Le salta de velours bleu fonce, brode de rosaces et de palmes d’or,
laisse depasser ses manches courtes et demi larges par celles de Yentari ouvertes et
tailladees en queue d’ecrevisse ; la chemise pend en manchettes sur les mains, oü
sont passes ä plusieurs doigts de lourdes bagues d’argent.
Un large chalwar de gaze de soie lamee de larges bandes de satin est attache
au dessous des genoux, de maniere ä ne tomber qu’a quelque distance des pieds
chausses de yemeni rouges et de bas de cotons blancs, et ä laisser ainsi voir leurs
fines attaches.
Figure 2: femme chretienne de zgarta (liban.J
On retrouve, entre les deux eostumes de la femme Chretienne de Zgarta et de
celle de Zahle, les memes differences qu’entre les eostumes des hommes de ces me-
mes localites. La Chretienne de Zahle est habillee en princesse, tandis que l’humble
bourgeoise de Zgarta ne brille que d’un luxe modeste.
Au lieu du tepelik d’orfevrerie melant son eclat metallique aux tons vigoureux
des cheveux noirs, et se teignant aux bords, comme d’un lointain reflet d’incendie,
des rougeurs intenses du fez et du satch baghi, eile n’a, pour faire ressortir la som-
bre moire de sa chevelure lustree, d’autre ornement que le large hotoz de mousse-
line qui s’arrondit comme une enorme rose blanche autour de sa tete, et que le
satch baghi, reduit aux proportions d’un mince ruban de fils d’argent, maintient en
passant sous le cou.
Elle a, comme la riche habitante de Zahle, la chemise transparente en soie
beurundjuk, sous laquelle sont eneadres les deux seins, que borde le corsage echan -
ere de Yentari de satin blanc a mille raies rouges, et que soutient une large ceinture
de soie cramoisie ; mais le salta de drap bleu, tout uni, n’est enrichi d’aucune bro-
derie d’or ou d’argent, ni meme de soie.
Enfin, pour comble de retenue, la jupe de Yentari, en tombant droit et presque
j