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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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PLANCHE V. 
Figure 1: mariee armenienne. 
A 1’origine des cultes, alors que tout etait mystere, les profondeurs les plus secretes 
des temples recelaient des idoles ensevelies sous de longs volles etoiles de metaux 
precieux, etincelants de pierreries. A leur Conservation etait attacbee la destmee des 
empires, condamnes fatalement 4 perir si Ton osait les profaner. Nid ne pouvait pe- 
netrer sans crime dans leur sanctuaire inviolable, sauf quelques rares imties du plus haut 
grade ; et les pontifes supremes eussent craint eux-memes de contempler leur lace 
auguste, qu’on derobait ä tous les yeux. 
Ces divinites cacliees, dont rien au debors ne revelait la gloire, si n’est la pompe 
exterieure du temple, les ceremonies publiques, les sacrifices, etaient rembleme de la 
puissance generatrice, adoree dans la faculte feminine, la fecondite, tandis quailleurs 
on rendait les bonneurs du culte au principe male fecondateur. 
0 n voit dans le costume de la mariee armenienne un Souvenir vivant de cette 
idolatrie. 
Dans une pose M&atique, droite et roide, les mams croisees. les bras collfe le long 
du corps eile se tient debout, immobile, 4 l’extremite superieure, a la place d bonnem- 
du salon oü les membres des deux familles et leur nombreux imntes vmnnent a la file 
nasser devant eile en la saluant profondement. Cette processmn solenneile de parents, 
amis et connaissanees dure quelquefois plusieurs jours. Pendant ce temps, la maliee 
armenienne ne bouge pas. Pas un. des plis lourds. regulierement appretes avee som, de 
sa lonmie robe trainante, en epais tissu d'or et de soie, aux manches ouvertes, evasees 
et tombantes a partir de lasaignee ; pas une fleur de sa couronne blanche; pas un 
des plus le-mrs details de son voile de gaze ; pas un des fils dor de cet autre smguliu 
volle nomine tdpetcM qui eouvre son visage, ses mains croisees, et descend jusqu a ses 
pieds ; rien de sa personne ou de son costume ne se derange, nc remuo. 
Ces temoio-nages de veneration rendus avec tant d’eclat ä la jeune epouse, a la 
future mere de°famille, et recuspar eile avec une si ceremonieuse gravite,sont evidem- 
ment une reminiscence du culteantique de la maternite universelle, remmiscence pcut- 
etre inconsciente, mais pourtant flagrante.
	        
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