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PLANCHE XXXVII.
Figure 1: dame aeabe de Jerusalem.
Dans sa maison, la dame Arabede Jerusalem n’a pas d’autre vetement qu une che-
mise de soie bleue extremement ample, fendue du haut en bas des deux cotes, et rat-
tachee sous les seins par une ceinture de soie pourpre garnie de longs effiles, de cor-
delettes, de glands d’argent et de houppes de cordonnet cramoisi. Sans aucune autre
ouverture que celle par oü passe la tete, cette chemise, ou plutöt cette vaste Couver
ture, ainsi fixee au dessus des hanches, forme deux especes de manches pagodes oü les
bras nus jouent a l’aise, tandis que les pans trainent autour de la dame arabe comme
une robe de cour, sur les nattes fines ou les paves de mosaique des salons.
Des garnitures en broderie de soie blanche a l’aiguille sont cousues a quelque dis-
tance des bords de la chemise. Autour du cou se ferme un collier d’argent avec pla
que en filigrane representant des feuilles de chene groupees avec art; six longues chai-
nettes d’argent, entre lesquelles cinq autres plus courtes se balancent, y sont attachees
et descendent jusqu’au bas du corsage; de larges sequins d’or terminent chacune de
ces onze chainettes.
A chacune des jambes nues, ä chacun des bras de la dame arabe de Jerusalem,
deux larges bracelets, Tun d’argent, lourd et massif, l’autre de verre file, d’un beau
bleu de turquoise, s’entrechöquent et resonnent. Sa coiflüre est composee de deitx pie-
ces de soie pourpre ; la premiere, simplement posee sur ses cheveux noirs, tombe sur
ses epaules oü eile se termine par des houppes de cordonnet cramoisi; la seconde,
faqonnee en toque, se pose sur le haut du front; eile est garnie d’une quadruple ran-
gee de petites pieces d’argent, cousues de maniere ä former comme un large galon.