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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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Ces hebraisants emerites, qui ne savent pas un mot d’hebreu, resistent avec nne 
opiniatrete digne d’un meilleiir sort ä toutes les tentatives faites par des gens de bien 
pour les eclairer. En suivant religieusement leurs yieilles coutumes, ils croient ferme 
ment vivre selon le coeur des patriarches. Si on leur disait qu’Abraham ne prelevait 
peut-etre pas les interets de sa premiere mise de fonds sur le prix des allumettes 
chimiques vendues chaque jour par Isaac, on les etonnerait beaucoup. Ils pensent 
que Jacob nourrissait sa famille de tetes de poisson, par economie, et que les Prophetes 
ne savaient pas lire. 
Qui sait si leurs chastes et criardes epouses elles-memes ne sont pas persuadees 
que leur costume, melange hcteroelite des rnodes du Nord et de cell es de l’Orient qui 
n’est pas, du reste, sans gräce, est un heritage direct leur venant de Rachel et 
de Lia ? 
Un yemeni peintägrandes fleurs serre leur front et harre liermetiquement le passage 
aux boucles de leurs cheveux, plus ou moins agreablement remplaces par une bordure 
en oya blaue. Telle est la coiffure de rigueur chez lesfemmesjuives de Constantinople; 
l’oya surtout est de stricte Obligation. Dans ces derniers temps, et par mesure d’eco- 
nomie, il a fourni le pretexte d’une nouveile industrie : celle des fleurs plates en papier 
blanc decoupe dont le principal centre de fabrication etait ä Kouzgoundjouk. On s’y 
procurait, pour une piastre ou deux (20 a 40 Centimes) une garniture de tete en papier 
faisant, ä vingt pas, absolument autant d’effet qu’une bande d’oya en soie de 30 ou 
40 francs. 
L’inventeur n’a pas fait fortune; pourtant son invention avait uncöte bien sedui- 
sant, le bas prix; mais eile avait le tort commun ä tous les inventions, eile etait 
nouvelle.— C’etait tres grave. 
iiien autre chose de nouveau ne se presente dans le reste du costume des dames juives : 
un tntari en soie rayee ou ä carreaux, borde d’une passementerie en Als d’or, et serre 
a la taille par une ceinture en cliale; un hyrka de couleur claire, pistache, lilas, cafe au 
lait, cuisse de nymphe, etc., double et borde d’astracan blanc, de cygne ou de chat, 
et laissant depasser depuis le poignet, au dessus duquel il s’arrete, les manches 
ouvertes de Yentari, qui pendent au moins jusqu’a l’extremite des doigts; des 
terlik dans des galoches pour chaussure de ville, et dans la maison des paboudj; 
quelques bijoux de poids, bon placement de fonds, facile a realiser; c’est lä tout ou ä 
peu pres tout.
	        
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