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Figure 2: arabe zobeid.
L’Arabe Zobeid porte par dessus sa cbemise longue un djubbe d’etoffe de cou-
lenr clairc, ä manches ouvertes et couvrant les mains, qu eiles depassent de quel
ques centimetres. Un baudrier orne de plaques d argent cylindriques soutient ses
pistolets. Sa ceinture est cachee sous la cartouchiere de maroquin rouge; on en
voit pendre une bourse a pierres ä fusil, et un petit kantcher a manche de jade
travaille en forme d’ecusson y est enfonce dans sa gaine verte. II tient en mains
un topouz, lourde massue de jade, facjonnee avec art. Sa coiffure est le kefie de soie
cramoisie ä minces raies et cffiles jaunes, rattache sur la tete par un akcd blanc.
Pour chaussure, il a des mudd’i, semelles epaisses nouees aux pieds et aux jambes par
des lanieres de cuir blanc.
Figure 3: dame musulmane de baghdad.
Parfaitement en harmonie avec la decoration interieure des appartements de
Baghdad, oü des decors ingenieusement compliques font papilloter au plafond et sur
la muraille les facettes de centaines de petits miroirs decoupes, enchasses dans le
bois verni, le costume de la dame musulmane a pour pieee principale un splendide
entari de satin blanc, dont le fond disparait sous des broderies de soie verte. Un
motif unique, commencant on ne sait oü, pour ne finir nulle part, couvre d’un fin
reseau de feuillages et de fleurs enchevetrees leclatant tissu, qui brille ä travers le
ton mat des rinceaux presses les uns sur les autres, fouillis inextricable oü le regard
s’egare sans pouvoir jamais rencontrer deux details semblables. Par l’ouverture lege-
rement arrondie du corsage,la chemise de mousseline epanche des cascades de jabots
et de plis tuyautes qui s’echappent a flots d’un col en forme de cärcan, montant
jusqu’en haut du cou. Deux grandes nappes de mousseline diapbane, semblables aux
ailes de quelque libellule gigantesque, trainent sur les nattes dejoncs diversement
colorees aux deux cotes de la dame musulmane de Baghdad. Ce sont les manches de
sa chemise, sortant de celles de Ventari, bizarrement decoupees, comme de l’elytre
dore d’un coleoptere. Sur le carcan, les jabots superposes, les plis appretes, le long du
bord fronce des manches, partout, enfin, courent des bandes de broderies ajouren-
cadrees dans d’autres bandes de broderie pleine, veritable travail de peri oü de djinn,
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