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Yambo, qni sert de port ä Mcdine, est un peu moins eloignee de cette ville que
Djedda ne Test de la Mecqne; mais son entree est difficile. Aussi, quoiqiie les grandes
fregates puissent y moniller, et malgre la grande fertilite de son territoire, qui produit
en abondance des palmiers et des cereales, Yambo ne fait pas a beaucoup pres autant
de commerce que Djedda.
Autour d’une riche vallee situee sur la route de Medine ä Mekke, et oü s’arretent
les caravanes, sont les montagnes oü croit l’arbre qui fournit le bäume de la Mecque.
Cet arbre, que les Arabes nomment balsum ou balsam, probablement de 1’Italien bal-
samo, distille une gomme resine precieuse que Ton recneille clans des sacs de cuir faits
en forme de bourse; sa couleur est d’abord blanche; mais eile jaunit au bout de
quelques mois.
YEMEN.
Le Yilayet de Yemen est borne au nord par celui de Hedjaz, au sud par le detroit
de Bal-el-Mandeb, a Test par l’Hadramout et a l’ouest par la mer Rouge.
Son chef-lieu est Sanaa; ses villes principales sont Moka, Hude'ida, Aden, Abou
Arich et Beit-el-Fakih.
Sanaa, residence du gouverneur general du vilayet, etait jadis la capitale du puis-
sant royaume de Yemen. On sait que, suivant une opinion tres repandue, ce royaume
n’etait pas different de celui de Saba, dont la reine Balkis a ete rendue si fameuse par
la Bible et la legende populaire de l’Orient. Les Arabes attribuent la fondation de
Sanaa ä üzal, fils de Joktan et petit fils d’Heber, pere des Hebreux. Ils croient meine
que le vieux chäteau en ruines situe sur la montagne au pied de laquelle s eleve cette
ville a ete bati par Sem.
Sanaa est eloignee d’environ 200 kilometres des bords de la mer Rouge. C’est
une ville grande et bien batie, entouree de murailles et possedant deux grands palais
entoures de vastes jardms, amsi quun nombre assez consideiable de (J,j(Xyyii, tous nia
o-nifiques. Les dömes de ccux qui renferment les tombeaux des imam, anciens souve-
rains du pays, sont dores. On y trouve aussi de beaux bains et d’autres edifices rernar-
quables, appartenant ä de ricbes particuliers. L’air y est si pur et si tempere, qu’on
y jouit d’un printemps continuel. Un pont en pierre traverse la principale nie; mais
pendant plus des trois quarts de l’annee ce pont est inutile, car c’est seulement pen-
dant la saison humide qu’une riviere torrentielle passe dessous. Les habitants n’ont pas
d’autre eau que celle de leurs puits, qui sont tres profonds.
On compte a Sanaa plus de trois mille Juifs, pour la plupart artisans, Ils liabi-
tent un des faubourgs, qui leur est exclusivement reserve, et qui formait autrefois une
ville separee, nommee Iahoudi.
Moka est situee a l’extremite meridionale de la mer Rouge, dans un terrain sablon-
neux oü croissent a peine quelques palmiers; sa grandeur est mediocre. Elle a un