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PLANCHE XXXJX.
Figure 1: a’alim de mekke.
L’A’alim de Mekke n’a de particulierement remarquable que sa coiffure; du reste,
son costume ne se distingue en rien de celui de tous les autres membres du corps des
Ulema. C’est, a Mekke cornme a Constantinople ou ailleurs, un entari long en soie a
petites raies fines composees de cinq lignes minces, tracees de maniere quedeux d’entre-
elles, rouges, sont enfermees par deux autres, qui sont vertes, et que les premieres en-
cadrent a leur tour une ligne blanche; le fond de l’etoffe est gris moire. La ceinture
est une piece de coton de couleur claire et unie. Un djubbe de drap fin, le plus ordi-
nairement vert ou marron, et taille conirne tous les djubbe connus, est recouvert d’un
binich blanc. Les pieds sont chausses de niest et paboudj jaunes.
Mais, en outre de l’ampleur toute exceptionnelle du saryk de fine mousseline blan
che roule sur la tete de kAalim de Mekke en plis compasses, strictement corrects, dont
le dernier tour se fixe de maniere, soit a pendre sur une epaule, soit ä pouvoir se rele-
ver sur le sommet de la coiffure, oü on l’attache souvent, cette coiffure a pour base so
lide un bonnet absolument local: le kuffie. C’est une sorte de cylindre haut d’environ
dix-huit centimetres, revetu a l’interieur de calicot blanc pique, et couvert exterieure-
ment, tant sur les parois du cylindre que sur la callotte aplatie qui ferme sa partie
superieure, dune multitude de dessins bizarres, disposes en series regulieres, les uns pi-
ques, les autres brodes en soies de couleurs vives et diverses, ou le vert et le rouge
dominent. Ces dessins, analogues a ceux qui sont graves et peints sur la poterie en bois
verni fabriquee a Djidde, offrent une grande ressemblance avec les tatouages des natu-
rels de la Polynesie.
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