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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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au gre de la fantaisie de l’ouvrier, dont l’imagination poetique se plait a Iui donner 
des formes etranges; souvent il la roule en corne d’Ammon. Le manehe du djembie 
n’est pas moins etrange de forme ni moins curieusement travaille en orfevrerie que 
son fourreau. Cet armement est complete par un mizrak et un fusil, qui meritent 
tous deux une description non moins detaillee. 
Le mizrak, comparativement court, car il n’a pas tout-a-fait deux metres de lon- 
gueur, depasse a peine celle du fusil. Comme on le sait deja, ce mizrak est une lance; 
sa lame est large d’environ cinq centimetres, tranchante des deux cötes, affilee en 
pointe aigue, et longue de soixante-quinze centimetres ä peu pres. Au dessous de sa 
lame, le mizrak, forge dans une seule piece de fer, est entoure de fils d’archal roules 
cylindriquement et divises en parties egales par des anneaux de fils d’argent espaces 
regulierement d’un bout ä l’autre de cette hampe, terminee en pointe aigue et aceree 
comme celle de la lame, et pouvant egalement servie d’arme au defaut de celle-ci. 
Quant au fusil, c’est une merveille d’ornementation ; mais considere simplement 
comme arme, il est d’un Systeme tellement rudimentaire qu’on pourrait serieusement 
douter qu’il soit bon ä quelque chose, si son proprietaire ne prenait soin d’afficher la 
preuve materielle de son efficacite. Cette preuve n’est autre que les peaux des tetes 
de tous les quadrupede.s qu’il a tues, enfilees en paquet enorme pendu a la crosse, en 
meine temps que les becs de tous les oiseaux, victimes de son insigne adresse, sont 
enfonces le long de cette meine crosse dans un epais enduit de poix noire. Pourtant, 
ce fusil n’est pas meme a pierre; pour s’en servir, il faut verser la poudre dans le 
bassinet, le recouvrir avec soin tandis qu’on bat le briquet, allumer ensuite une meche 
qu’on introduit entre les deux maclioires du chien apres l’avoir arme, rouvrir le bas 
sinet, viser si pendant ces preparatifs le gibier n’a pas disparu, et enfin tirer s’il en 
est encore temps, sür des lors que le fusil ne ratera pas, pourvu que la meche et la 
poudre soient bien seches. 
D’ailleurs la crosse, la batterie, le canon, les bois, les quinze ä vingt capucines 
d’argent de cette arme prodigieuse sont enricliis a profusa on de damasquinures d’or, 
de gravures delicates a dessins compliques en creux et en relief, de nielles, d’incrus- 
tations de nacre, d’ivoire blanc et d’ivoir vert, d’ebene, de corail, de turquoises, 
(j[uelquefois meine de rubis, d’emeraudes et de diamants. 
Le prix du fusil de l’habitant de Djeaddele represente ici ne monte qua 875 
)>iastres, soit 175 francs; mais ce fusil est un des plus pauvrement ornes de toute 
l’Arabie. Le djembie coüte le meme prix. Le zuhbe et Yakassy valent ensemble 500 
piastres (100 francs) ; ce qui porte le costume complet, quoique essentiellement simple 
et patriarchal, ä la somme totale d’environ 500 francs.
	        
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