— 36 —
Figure 2: cavalier musulman d’andrinople.
Ici Igs memes preoccupations sont accusees plus nettement encore, et raisonnees
avec la meme lucidite. Ainsi, le potour, chez un cayalier, ne comportait pas cette
etroitesse de jambes qui donne au contraire ä la marche du pieton plus de fermete.
Moins de largeur par en haut permettait, en revanche, d’etre mieux assis dans la seile
a bords retrousses oü s’encastre le cavalier turc. Ces corrections ontdonc ete faites, et
1 q potour du cavalier musulman d’Andrinople a pris une forme plus egale, qui le feit
ressembler davantage a un pantalon a la hussarde.
Quant au haut du costume, il a pris un peu plus d’ampleur que chez le pieton,
car les mouvements d’un homme assis n’en deviennent que plus commodes alors que
ses manches sont plus larges. Fussent-elles meme un peu flottantes, il ne s’en trouve-
rait pas plus mal.
Moins de broderies de soie et laine s’etalent sur le djamadan et le tchepken; mais
cette^lacune est templie avec avantage par les broderies d’or du silahlik, (ceinture de
cuir a compartiments en forme de feuillets superposes, entre lesquels on passe les
armes) et du ficheklik (cartouehiere). Un long couteau, yataghan, un pistolet a pierre,
sont la plutöt pour la parure que pour la defense, car les routes de la Roumelie’
sontsüres. Le/ez est semblable en tout a celui du pieton ; mais il en est autrement
des yemeni, qui portent sur le devant un prolongement destine a garantir les tibias
du frottement des etriers ou plutöt des chainettes ou des cordes qui les soutiennent.
Figure 3 : artlsan chretien d’andrinople.
Yoici un brave homme dont le costume entier denonce au premier coup d’oeil les
habitudes casanieres.
Son large et long chalwar, qui dessine depuis la ceinture jusqu’aux pieds des
plis puissants, comme la statuaire les affectionne, n’est evidemment pas taille pour la
course. Il est plus que probable, egalement, qu’il se garde bien d’entreprendre un
travail quelconque sans avoir au prealable öte et plie proprement son salta. Sans cette