poitrine, en feutre de couleurs diverses, formant des dessins varies; d’un pestrika (ta
illier) en tapis raye, borde de pompons rouges, blancs et jaunes ; d’un tchokman (jupon
court) en aba de plusienrs couleurs, disposees par larges bandes transversales ; de
deux ceintures, l’une toute unie, pour tenir chaud, l’autre rayee de couleurs vives, que
Ton attache negligemment et qu’on laisse trainer jusqu’ä terre. Enfin, pour terminer,
des yemenis rouges ä pointes legerement recourbees.
Figure 3: femme Bulgare de scutari.
II est inutilc de repeter ici ce qui a dejä ete dit ä propos de Manastir; le Scutari
dont il est ici question n’a rien de conimun avec celui d Albanie ni avec celui du
Bosphore. C’est un bourg des environs d’Andrinople, oü se rencontre une de ces
colonies bulgares nombreuses en Thrace aussi bien qu’en Macedoine, en Fhessalie, en
Epire et jusqu’en Servie, restes epars que Basile le Bulgaroctone a oublie d exterminer.
Comme partout ailleurs, les Bulgares de Scutari sollt cultivateurs. Leurs feinnics
portent un costume tres simple, mais comfortable, commode et gracieux. C est, d abord,
un hach eurtussu (coiffure) qu’elles arrangent de maniere ä presenter Faspect d’une
toque ornee de broderies et de franges colorees, avec bouts pendants comme un
couvre-nuque. Leur grande chemise de toile a coutures et bordures bariolees montre
en entier ses larges manches; son col montant entoure le cou d une bande rouge comme
d'une mince cravate; eile est brodee en dentelures sur sa poitrine, que 1 ouveiture d un
fistan sans manches laisse apercevoir. Ce fistan, en aba noir, est orne de bandes en
tapisserie. II est serre a la taille par une ceinture en argent, sous laquelle est fixe le
foutah (tablier) en laine quadrillee, a bordure en effiles. La chemise, plus longue que
le fistan, le depasse par en bas d’une largeur de main, pour montrer la broderie en
tapisserie dont eile est ornee.
Les pieds sont nus ainsi que les jambes, car les femmes bulgares ne portent ni bas,
ni calegons. Elles se chaussent de paboudj rouges ou noirs, lorsqu’elles vont hors de
leur maison.